5 infos à connaître sur le Shanghai Stock Exchange

A l’image de l’imposante ville dans laquelle elle siège, la Bourse de Shanghai (Shanghai Stock Exchange) a connu un développement extrêmement rapide. Elle multiplie aujourd’hui les coups de force et les risques pour se hisser au niveau de ses rivales. Découvrez cinq choses à savoir (et plus encore) sur cette place boursière qui ne fait pas les choses à moitié.

En l’espace de quelques décennies, le Shanghai Stock Exchange (ou SSE), aussi appelé Bourse de Shanghai, est devenu une place boursière incontournable en Asie. Son siège est situé à Shanghai donc, l’une – si ce n’est la – plus grande ville de Chine. Elle n’est pas aussi connue que ces concurrentes américaines ou européennes, pourtant elle est vieille de deux siècles. Le SSE a été créé en 1891, avant d’être fermé à la suite de l’instauration de la République populaire en 1949. Rouverte en 1990, elle dépend aujourd’hui d’un organisme du conseil des affaires de l’État chinois.

En très peu de temps donc, cette institution a connu une croissance impressionnante. En 2012, le Shanghai Stock Exchange est devenu la plus importante bourse de toute la Chine. Devant celles de Hong Kong ou de Shenzhen et la sixième du monde en termes de capitalisation. Celle-ci s’élève à près de 4 000 milliards d’euros. Le SSE a atteint son apogée en 2007, jusqu’à la deuxième place mondiale, avant de perdre cependant 65 % de sa valeur lors de la crise mondiale de 2008.

Malgré ces bons chiffres, la Bourse de Shanghai ne domine pas outrageusement ses voisines et rivales. Sans parler du Tokyo Stock Exchange, qui est le phare de la finance asiatique, le SSE partage la lumière avec les sites de Shenzhen et de Hong-Kong. Les investisseurs étrangers préfèrent investir à Hong Kong avec des devises tels que le dollar américain (USD) ou le dollar Hongkongais (HKD), plutôt qu’à Shanghai ou Shenzhen où ils sont exposés au risque de change avec le yuan. Les deux dernières, listent à eux deux plus de 1 200 valeurs. Ce qui leur permet de contester de plus en plus la suprématie de Tokyo.

Shanghai Stock Exchange : le record manqué

La Bourse de Shanghai a malheureusement manqué une grande occasion récemment de se mettre au premier plan. En novembre dernier, la société chinoise Ant Group, qui développe notamment la solution de paiement en ligne Alipay, prévoyait de lever plus de 34 milliards de dollars (soit 28,7 milliards d’euros) lors de sa double introduction en bourse à Shanghai et à Hong Kong. Le groupe détenu par le milliardaire Jack Ma, fondateur du géant de l’e-commerce Alibaba, devait alors décrocher le record de la plus grosse introduction en Bourse de tous les temps. Il était jusqu’ici détenu par la compagnie pétrolière saoudienne Aramco, depuis sa cotation en 2019 à la Bourse de Riyad pour 29,4 milliards de dollars.

Il n’en a rien été. L’introduction a en effet été suspendue officiellement le mardi 3 novembre, soit 48 heures avant le jour J, sous la pression des régulateurs chinois, voire de l’État. Les investisseurs, qui avaient souscrit massivement à l’opération et espéraient de gros gains (20 à 30 % dès le premier jour), ont été abasourdis. « Une telle décision, aussi brutale, si près de la cotation est inédite », commentait alors un broker actions. « Ce report est une vraie surprise », ajoutait Xiadong Bao, gérant chez Edmond de Rothschild AM. Certains observateurs y ont vu le résultat d’un bras de fer entre le gouvernement chinois et Jack Ma. Ce dernier avait déclaré un mois plus tôt au Wall Street Journal : « Nous ne pouvons pas réguler l’avenir avec les moyens d’hier. Il n’y a pas de risques financiers systémiques en Chine parce qu’il n’y a pas de système financier ».

Plus forte que les USA

Même si c’est le Tokyo Stock Exchange qui domine la finance asiatique, la Bourse de Shanghai compte aussi en Asie. Au premier trimestre de l’année 2020, et pour la première fois depuis 4 ans, la Chine a devancé les Etats-Unis sur le marché des introductions en Bourse (à la fois en nombre d’opérations et en montants levés). Près de 80 sociétés ont fait leurs premiers pas sur les bourses de Shanghai, de Shenzhen et de Hong Kong pour lever près de 12 milliards de dollars.

A Shanghai et à Shenzhen, 52 entreprises (plus de la moitié donc) ont levé 11,8 milliards de dollars. Si l’on inclut Hong Kong, le nombre d’opérations est en hausse de 34 % et les montants levés ont progressé de 100 %. Du côté de Wall Street, elles n’ont été que 24 à faire leurs premiers pas pour récolter 7,3 milliards de dollars. En Europe et aux Etats-Unis, de nombreuses opérations ont été reportées à cause de la crise sanitaire. Les indices boursiers ont baissé de 30 % aux Etats-Unis ou en Europe.

Les jours noirs méconnus de Shanghai Stock Exchange

Mais évidemment, comme presque toutes les places boursières, celle de Shanghai a connu ses jours sombres. L’exemple le plus connu est lié à la crise mondiale de 2008, évoqué plus haut. Mais un événement moins connu, datant de juin 2015 a grandement ébranlé la salle chinoise. A cette époque-là, le Shanghai Stock Exchange connaît une réussite quasiment sans précédent (un gain de 156 % pour l’indice CSI 300 en à peine 15 mois). Les petits porteurs chinois, poussés par les autorités, investissent massivement dans les actions. L’État chinois veut que les millions d’épargnants financent l’économie du pays. La bulle spéculative grossit, les particuliers s’endettent massivement pour pouvoir acheter des actions. Le 8 juin, la Bourse chinoise est au plus haut depuis 2007, dans un pays où les investisseurs n’ont pas vraiment la culture du risque boursier. Elle pèse alors plus de 10 000 milliards de dollars.

Cela ne pouvait bien sûr pas durer. Dans la semaine du 15 au 19 juin, l’indice CSI 300 plonge de 13 %, puis de trente en trois semaines. L’été accentue ensuite la catastrophe. Fin août, la bourse chinoise plonge encore de 18 % en deux semaines jusqu’à son paroxysme, un lundi noir, le 24 août, qui voit les bourses mondiales chuter de près de 5 % en séance.

Mais ce n’était toujours pas fini. Quelques mois à peine après cet épisode noir, en janvier 2016, les marchés d’actions chinois ont signé leur pire mois depuis 2008, avec une chute de près de 23% de la BSE. Cette chute a fait diminuer de 12.000 milliards de yuans (1.675 milliards d’euros) la capitalisation cumulée des marchés actions chinois.

Un indice : le SSE Composite

Au sein de la Bourse de Shanghai, l’indice boursier le plus connu et le plus utilisé est le SSE Composite Index, qui est constitué du SSE 50 et du SSE 180 qui regroupent respectivement les 50 et 180 plus grandes entreprises de Chine. Créé en 1991, il est composé d’actions de classe A (cotées en yuan renminbi) ou de compartiment B (en dollars US). Il a été lancé en 1991 avec pour valeur de base 100 points. En octobre 2007, le SSE Composite a culminé à 6 124 points.

La Banque industrielle et commerciale de Chine (ICBC), Kweichow Moutai (le géant chinois des spiritueux), Agricultural Bank of China (ABC), PetroChina et Ping an Insurance Group Company of China forment le top 5 du SSE Composite Index. Air China ou Bank of China le composent également.

Shanghai Stock Exchange : vers le “Nasdaq chinois”

Avec une volonté de toujours croître et se développer. La Bourse de Shanghai (appuyé par le gouvernement chinois) a lancé en juillet 2019 un nouveau marché, destiné aux valeurs du secteur technologique : le Star Market, surnommé à l’époque le “Nasdaq chinois”. L’objectif était clair, concurrencer la Bourse new-yorkaise. Au début, 25 entreprises y étaient cotées. Contrairement au Nasdaq, les entreprises étrangères, elles, ne sont pas autorisées. Pékin veut donner la priorité aux entreprises chinoises dans des domaines jugés prioritaires, les biotechnologies, le spatial, les matériaux et énergies du futur. Dès le premier jour, ce nouveau marché financier connaît une ascension fulgurante : + 520 %. Un an plus tard, il bénéficie toujours d’une progression plus qu’encourageante, d’environ 50 %, quand le Nasdaq ne se cantonne qu’à 24%.

Dans cette optique, la Chine et Shanghai ont récidivé en lançant cette fois un indice boursier : le Star 50. Également consacré au secteur de la haute technologie, il suit les 50 plus grandes entreprises du pays. Parmi celles qui y figurent déjà : le fabricant de puces Advanced Micro-Fabrication Equipment ou encore le fabricant de logiciels Beijing Kingsoft. Le marché héberge désormais 140 entreprises d’une valeur de 2 800 milliards de yuans (400 milliards de dollars) en valeur marchande combinée. Mais l’ambition est d’en attirer d’autres comme Alibaba, Xiaomi, Tencent, Huawei. « Star 50 sera l’équivalent du Nasdaq 100« , a déclaré Duan Shihua, directeur de Shanghai Changer Investment Management Consulting. Et pour ce nouveau pari, c’est bien le Shanghai Stock Exchange qui gère le processus d’IPO (introduction en bourse).

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