5 infos sur l’Euronext Stock Exchange

L’Euronext Stock Exchange est progressivement devenue, depuis sa création dans les années 2000, la principale place boursière de la zone euro. Au fil des ans, elle s’est modifiée, diversifiée et agrandie tout en étendant son influence. Découvrez cinq infos sur ce groupe financier à part.

L’Euronext Stock Exchange, ou Euronext N.V., est un groupe boursier paneuropéen qui exploite des marchés en Belgique, en France, en Irlande, aux Pays Bas, en Norvège, au Portugal, au Royaume-Uni et en Italie. Âgée de seulement 20 ans, cette bourse un peu particulière est aujourd’hui le premier marché d’actions en Europe. Il est tout simplement le leader continental de la cotation et de la négociation grâce notamment à ses 1 800 sociétés cotées et sa capitalisation boursière de près de 4 500 milliards d’euros. Les volumes quotidiens y sont de 11 à 12 milliards d’euros, pour plus de 630 000 contrats. Sans oublier qu’elle constitue le plus grand pool de liquidité en Europe. Sa clientèle est aussi bien nationale qu’internationale.

Sur la Bourse Euronext, de nombreux actifs sont disponibles allant des actions aux ETF en passant par les CFD d’action. Elle opère également des activités non réglementées dans 16 pays à travers le monde, tout en étant cotée à Paris, Amsterdam, Bruxelles et Lisbonne depuis 2014. Euronext N.V. propose une gamme conséquente d’indices : l’AEX, le CAC 40, le BEL 20, l’ISEQ 20 et le PSI 20.

2014 une année clé pour Euronext Stock Exchange

L’année 2014 est importante, puisque c’est celle où l’Euronext Stock Exchange est redevenu indépendant. Car en 2007, le groupe a fusionné avec le grand marché américain du New York Stock Exchange (NYSE) pour devenir une énorme place de marché opérant des deux côtés de l’Atlantique, le NYSE Euronext. Le rapprochement des deux groupes a créé à l’époque la plus importante plate-forme boursière au monde. Cette nouvelle société assurait la cotation d’une capitalisation boursière de l’ordre de 15 000 milliards d’euros. C’est finalement l’opérateur américain Intercontinental Exchange (ICE) qui a mis fin à cette entité en la rachetant puis en se débarrassant de sa partie européenne. Aujourd’hui, plus du tiers du capital d’Euronext est détenu par les principales banques commerciales de la zone euro.

Une place boursière sanctionnée

Une telle renommée ne va pas sans controverses. Le 4 décembre 2015, la Commission des sanctions de l’Autorité des marchés financiers a prononcé une sanction de cinq millions d’euros à l’encontre d’Euronext. Il était alors reproché à l’institution de ne pas avoir exercé son activité « avec neutralité et impartialité, dans le respect de l’intégrité du marché” lorsqu’elle accorda un avantage commercial à l’un de ses membres, la société de trading à haute fréquence Virtu Financial Europe.

L’avantage, conféré en 2009 par Euronext à cette société, lui a permis de manipuler les cours de 27 titres de l’indice CAC 40. Euronext a fait appel de la décision, mais le Conseil d’Etat a bien maintenu la sanction, en la ramenant cependant à trois millions d’euros.

Le succès grâce aux matières premières

L’Euronext Stock Exchange dispose d’une large gamme de contrats futurs et d’options sur les matières premières. Les produits proposés sur ces marchés sont par exemple le blé, le colza, le maïs, et l’orge de brasserie. Le 14 novembre 2014, la Bourse européenne a d’ailleurs lancé une gamme de contrats à terme et d’options, intitulée « complexe colza ». L’offre couvrait l’ensemble de la chaîne d’approvisionnement de la filière de colza. Au printemps 2015, le groupe a lancé un complexe de dérivés sur les produits laitiers. Celui-ci comprenait des contrats à terme et d’options sur le beurre, la poudre de lait écrémé et la poudre de lactosérum.

Le marché des matières premières d’Euronext s’est beaucoup accru dans les années 2010. Le 6 juillet 2015, le groupe a en effet annoncé avoir effectué sa semaine la plus active jamais enregistrée du 29 juin au 3 juillet, pour un volume quotidien moyen de 125 561 contrats, surpassant déjà un précédent record établi en décembre 2014. Olivier Raevel, Directeur des matières premières d’Euronext, déclarait alors : « Nous nous réjouissons de la croissance soutenue de notre activité de matières premières, qui enregistre un deuxième record historique ». Ce record a été atteint grâce au contrat à terme sur le blé de meunerie qui a totalisé 517 597 contrats négociés, soit l’équivalent de 25,9 millions de tonnes de blé meunier négociées pendant la semaine.

Une plate-forme de négociations reconnue

Euronext se distingue également par sa plate-forme de négociation UTP qu’elle a développée. L’Universal Trading Platform est donc une plateforme de commerce électronique mettant en relation les investisseurs et les marchés financiers. C’est un logiciel qui peut être utilisé pour passer des commandes pour des produits financiers sur un réseau.

Cette technologie est utilisée dans le monde entier, car Euronext l’a commercialisé auprès de nombreuses autres Bourses : la Bourse du Luxembourg en 2009, la Bourse du Qatar en 2010 ou encore celle de Varsovie en 2013. Depuis 2014, des accords ont été signés avec d’autres places boursières comme celles de Beyrouth, d’Amman ou de Tunis.

Mais malgré cette volonté d’être à la pointe de la technologie, l’opérateur a connu plusieurs incidents techniques au cours de son Histoire. Le dernier épisode date du 19 octobre 2020. En une seule journée, l’Euronext Stock Exchange a connu des pannes en séries. Ce jour-là, un problème technique a d’abord interrompu les transactions pendant trois heures. Un autre incident est survenu en fin de journée, puisque le marché a clôturé en retard (fait rare). Selon Bloomberg, plusieurs sociétés cotées ont alors connu des mouvements incohérents.

Un octobre record

Les actions Euronext n’ont cependant pas été sanctionnées par ces incidents. Elles ont au contraire gagné jusqu’à près de 2 % le lendemain. Avec une poussée à près de 100 euros, le groupe était tout proche de son record de 109,70 euros, déjà inscrit au 1er octobre 2020.
Pour obtenir, ces beaux résultats, la bourse paneuropéenne a profité de la volatilité des cours directement causée par la crise sanitaire. Avec la panique provoquée notamment par les ré-augmentations de cas de Covid-19, les échanges ont explosé. Au deuxième trimestre, le bond des volumes de transactions s’est traduit par une croissance de plus de 30 %, pour un total de 210,7 millions d’euros.

Quand Euronext s’offre Milan

Le 12 octobre dernier, décidemment, Euronext a racheté la Bourse de Milan pour 4,3 milliards d’euros (détenue jusqu’ici par le London Stock Exchange). Grâce à cette opération, l’opérateur boursier paneuropéen assure pour longtemps sa place à la tête des marchés actions du Vieux Continent. Il a d’ailleurs damé le pion à de puissants concurrents, comme la Deutsche Börse ou le Suisse Six Group.

Pour Stéphane Boujnah, le patron d’Euronext Stock Exchange, “le modèle fédéral ouvert du groupe, unique en Europe, a largement participé à ce succès”. Les indicateurs sont au vert pour le marché qui possédait déjà les places boursières de Paris, Amsterdam, Bruxelles, Dublin et Oslo. Les revenus du groupe devraient augmenter de 50 % et dépasser le milliard d’euros. Ce coup lui a aussi permis de mettre la main sur MTS, une des plateformes de négociation d’obligations les plus importantes en Europe, et donc d’avoir désormais accès au marché de la dette. Avec ce rachat, Euronext a réussi une nouvelle fois à se réinventer.

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