L’Afrique est-elle le prochain grand marché pour les cryptomonnaies ?
L’Afrique est rarement mentionnée parmi les plus grands marchés des cryptomonnaies. Cependant, ce continent doit être scruté avec attention. En effet, l’intérêt pour les cryptomonnaies ne cesse de croître en Afrique. Certains économistes disent que c’est une innovation qui va fleurir sur le continent. Ainsi, de nombreuses sociétés de technologie Blockchain et de crypto-asset installent massivement leurs bureaux et leurs grands projets en Afrique. Alors pourquoi les pays africains sont la cible principale de ces sociétés ? L’Afrique est-elle réellement le prochain grand marché pour les cryptomonnaies ? Analyse et décryptage dans cet article.
Des systèmes bancaires chers et/ou obsolètes sur le continent africain
Il y a plusieurs raisons pour lesquelles l’Afrique pourrait devenir le prochain grand marché des cryptomonnaies. Premièrement, les conditions locales en Afrique sont propices à l’adoption de cryptomonnaies. Plusieurs pays du continent souffrent d’une inflation importante. Par exemple, le Zimbabwe et le Soudan du Sud ont tous deux des taux d’inflation très élevés. Le taux d’inflation du Soudan du Sud était de 102% entre septembre 2016 et septembre 2017, selon la Banque mondiale.
Avec leur paradigme de décentralisation, les cryptomonnaies offrent une alternative aux politiques désastreuses des banques centrales. En fait, la banque centrale d’Afrique du Sud a récemment annoncé un test pilote utilisant la blockchain d’Ethereum pour les contrats intelligents. Deuxièmement, la pénétration des mobiles sur le continent a aidé sa population à se familiariser avec la technologie des cryptomonnaies. Il y aura 725 millions d’abonnés à la téléphonie mobile en Afrique d’ici 2020. Cela signifie que plus d’Africains auront les outils pour se connecter à l’écosystème des cryptomonnaies. Dans l’évolution de son écosystème de services financiers, l’Afrique a sauté une étape. Dans certains pays, elle est passée directement vers les plateformes d’argent mobile décentralisées. Sans passer par la mise en place d’infrastructures bancaires physiques.
Les technologies Bitcoin et blockchain sont donc mûres pour une adoption généralisée en Afrique. Les systèmes bancaires à travers le continent sont chers et/ou obsolètes. Ainsi, de nombreux Africains n’ont pas accès à ces systèmes bancaires ou aux services financiers de base. Le manque d’infrastructures économiques associé à une éducation financière inadéquate a laissé de nombreux Africains sans compte bancaire. Donc, il existe un réel besoin de pouvoir effectuer des paiements de manière sécurisée et de souscrire à des prêts numériques. De nombreux Africains n’ont pas non plus d’endroit où stocker leurs salaires durement gagnés.
Le développement de nouvelles entreprises utilisant la blockchain en Afrique
De nouvelles entreprises utilisant la blockchain ont ainsi vu le jour en Afrique. C’est le cas de BitPesa basée au Kenya, une plateforme de paiement et un service de transfert d’argent. Cette dernière travaille avec 60 banques à travers l’Afrique et possède sept portefeuilles mobiles sur sa plateforme. Si des entreprises comme celles-là voient le jour sur le continent africain, c’est qu’il y a une raison. En effet, la menace d’une réglementation gouvernementale, qui a récemment perturbé les marchés des cryptomonnaies, est actuellement assez faible en Afrique.
Il est difficile de s’attendre à une large adoption des cryptomonnaies dans un continent où un pourcentage important de la population n’a pas de compte bancaire. Mais plusieurs indications montrent que les cryptomonnaies survivront en Afrique. Beaucoup de gens en Afrique souffrent de l’inflation des devises comme on l’a vu dans le paragraphe précédent. Il n’est donc pas surprenant que les pays africains aux forts taux d’inflation figurent parmi les principales économies Bitcoin en Afrique. Pour info, les principaux pays Bitcoin sont l’Afrique du Sud et le Botswana, le Ghana, le Kenya, le Nigéria et le Zimbabwe.
Bien qu’il existe encore des pays africains ayant une position stricte sur la cryptomonnaie, l’Afrique s’est de plus en plus montrée ouverte à l’idée de la blockchain et de la cryptomonnaie. D’où le fait que les entreprises du secteur s’y installent. En effet, de nombreux pays africains réalisent l’amélioration économique potentielle liée à la blockchain et aux cryptomonnaies. Et de nombreuses entreprises et startups blockchain ont été accueillies en Afrique. Ainsi, la banque centrale d’Afrique du Sud étudie activement les cryptomonnaies et encourage l’innovation dans la blockchain.
Avantages et inconvénients de la cryptomonnaie pour l’Afrique
La cryptomonnaie n’est pas réglementée par les gouvernements, ni émise par les banques centrales. Cela peut avoir pour elle des avantages et des inconvénients pour l’Afrique.
Avantages :
Les cryptomonnaies sont facilement accessibles. N’importe qui peut les utiliser moyennant une connexion Internet.
Elles permettent de bancariser des personnes qui n’ont pas accès au système bancaire classique.
Les paiements effectués en utilisant la cryptomonnaie sont rapides et faciles.
Les transactions sont anonymes et les informations des utilisateurs sont privées et sécurisées. Il y a donc peu de possibilité de vol d’identité, ce qui est courant avec d’autres formes de paiement numérique.
Inconvénients :
De nombreuses personnes ne savent pas comment utiliser la cryptomonnaie. Ce qui les rend vulnérables aux escroqueries et aux pirates. Pour que l’Afrique devienne un leader dans l’adoption de cryptomonnaies, il faut s’assurer que les cryptomonnaies sont faciles à utiliser, à traiter et à comprendre par la population.
Les deux principales cryptomonnaies sont Bitcoin (BTC) et Ethereum (ETH). Mais leurs prix sont volatils. La spéculation et l’incertitude peuvent entraîner une augmentation ou une baisse des prix. À long terme, cela peut affecter l’adoption dans le monde réel, en particulier en Afrique.
Pour conclure cet article
La cryptomonnaie représente une opportunité énorme pour l’Afrique. Et ce, pour toutes les raisons évoquées précédemment. Ce continent semble définitivement être le prochain grand marché des cryptomonnaies. Il existe déjà de nombreux moyens en Afrique, qui permettent un accès facile aux cryptomonnaies à de nombreux Africains. Mais beaucoup reste à faire avant l’adoption généralisée de la cryptomonnaie en Afrique. Des services de transfert de fonds basés sur la cryptomonnaie, font leur apparition dans divers pays. Ces services incluent Abra, qui opère au Malawi et au Maroc, GeoPay en Afrique du Sud, BitMari au Zimbabwe. Mais aussi Kobocoin basé à Londres, qui a été lancé par l’entrepreneur nigérian Felix Onyemechi Ugoji. Les pays africains ne réglementent pas la cryptomonnaie. Ce qui peut être un facteur qui stimule sa croissance sur le continent. Cependant, rien ne garantit que les gouvernements ne changeront pas leur état d’esprit actuel.
Mais, pour ne pas être laissé de côté, certains gouvernements se lancent sur le terrain de la monnaie virtuelle. Le eDinar tunisien est une monnaie numérique émise par le gouvernement. Le Sénégal est en train de créer l’eCFA, qui, en cas de succès, pourrait être imité par d’autres pays francophones d’Afrique. Il y aura donc probablement d’autres cryptomonnaies émises par les gouvernements en Afrique dans un avenir proche. Ce qui leur prédit un bel avenir sur ce continent.
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