La série Bad Banks : quelle part de réalité sur le monde de la finance dans la fiction ?

Créée par Christian Schwochow, la série allemande Bad Banks nous entraîne dans l’univers impitoyable de la haute finance pour un thriller palpitant. Le secteur bancaire et ses mécanismes servent de toile de fond à une histoire prenante. Diffusée sur Netflix, la série est composée de deux saisons.

Cette série est une fiction, mais elle met en scène de nombreux aspects du métier de la haute finance. Vous vous demandez si elle dépeint la réalité de la vie d’un trader ? Nous l’avons regardée et nous avons démêlé le vrai du faux de Bad Banks.

Le pitch est le suivant : Jana Liekam (Paula Beer) est une jeune et talentueuse trader qui travaille dans une banque d’investissement au Luxembourg. Licenciée sans ménagement, elle part alors travailler chez un concurrent allemand à Francfort. Elle l’espionne pour le compte de son ancienne patronne. Elle est confrontée à un univers implacable. Les intérêts personnels de chacun vont aller jusqu’à provoquer une crise financière mondiale et l’effondrement des marchés financiers. Elle-même, d’abord pion, devient peu à peu un des agents du désastre.

La noirceur de la série Bad Banks, une réalité ?

Bad Banks ne se contente pas de dresser un portrait sombre de ces banquiers, dont l’intérêt privé passe toujours largement avant celui de leurs clients finaux. La série présente également les banques elles-mêmes comme des entreprises criminelles qui maquillent leurs bilans financiers. Et ce, sans se soucier des risques qu’ils font prendre à l’économie d’un pays, voire du monde. La série débute sur une scène cauchemardesque où des hommes et femmes essaient de retirer l’argent bloqué dans les banques à des distributeurs rapidement vidés. On découvre au fil de la saison 1 les agissements coupables des banquiers responsables de cette situation.

En effet, quelques scandales ont secoué le monde bancaire et terni sa réputation. Mais depuis la crise mondiale de 2008, les établissements financiers ont été placés sous la loupe de différents organismes de contrôle, au niveau national comme international, afin d’éviter de nouvelles catastrophes.

On retrouve aussi dans Bad Banks tous les vieux clichés sulfureux sur les traders : drogue, prostitution, alcool, pots-de-vin, délits d’initiés, lutte d’influence, etc. La série montre avec assez de justesse la mauvaise image colportée par les banquiers dans l’opinion publique, encore ancrée dans les mémoires.

Pourtant, même si ces excès étaient véritablement de mise dans les années 80 et 90, les traders actuels mènent des vies beaucoup plus rangées. Le métier de trader est intense et demande de l’énergie, un esprit clair et une capacité à réagir vite. La réalité de la vie de trader, ce sont des journées denses et une vie saine pour être capable de tenir sur la durée.

Bad Banks est-elle une bonne illustration du fonctionnement des produits financiers ?

Dans le job qu’elle vient de perdre, Jana était l’assistante d’un banquier d’affaires, Luc Jacoby, le fils du PDG de son ancienne banque.

Et dès l’épisode 1, on trouve une scène où Luc Jacoby explique très brièvement ce que sont les produits structurés vendus par les banques, tout en participant à une distribution de soupe à des sans-abri. Cet exposé, qui veut s’inspirer des techniques qu’on trouve dans des films comme The Big Short, manque un peu de clarté et de pédagogie. L’idée est de mettre en lumière deux types de produits financiers. D’un côté, ceux qui s’appuient sur des valeurs financières véritables : des actions, des obligations d’état, etc. D’un autre, des produits spéculatifs, qui peuvent par exemple être basés sur des données météorologiques. Ce sont les fameux cat bonds dont parle la série.

Le marché des cat bonds représentait plus de 100 milliards de dollars en 2020. Ils permettent de parier sur le fait qu’une catastrophe naturelle ne va pas se produire. Si elle se produit, l’investisseur peut perdre son capital, en partie ou entièrement. Celui-ci est versé aux compagnies d’assurance concernées par cette catastrophe. Si rien ne se passe, le retour sur investissement est généralement très élevé, autour de 10%.

La série met en lumière un aspect important du monde de la finance. Les produits financiers sont créés par des analystes, ultras informés. Ces derniers font des paris et cherchent à gagner de l’argent. Dans un marché très concurrentiel, ils doivent réussir à proposer des placements meilleurs que les autres établissements financiers. Ils disposent de plusieurs angles pour les rendre plus attractifs et rentables aux yeux des clients. Il peut s’agir de modèles mathématiques plus précis ou d’optimisations fiscales. Une fois le produit prêt, la phase de vente est critique, car il faut lutter contre la concurrence.

Bad Banks et la levée de fonds

Bad Banks : le déroulement d’une levée de fonds

Le plus gros deal que gère Jana dans cette série, c’est la levée de fonds pour “Leipzig 2025”, un immense projet de construction. L’ensemble est agrémenté d’histoires très romancées destinées à distraire le spectateur. Néanmoins, on y retrouve tout de même les différentes étapes d’une levée de fonds publique.

Le responsable du projet (dans la série, le maire) choisit un établissement bancaire qui va s’occuper du montage financier. Il va également garantir la collecte des fonds. Pour financer un projet, il existe différentes stratégies comme l’introduction en Bourse, l’emprunt auprès d’une banque ou l’entrée au capital d’investisseurs privés ou institutionnels. Dans ce cas précis, la banque émet différentes tranches, c’est-à-dire des titres de créances, qui sont répartis selon leurs avantages, leur échéance et d’autres caractéristiques afin d’être commercialisables auprès de différents investisseurs. La banque garantit ces fonds, prenant le risque à sa charge. Puis on assiste à la mise en vente de ces titres.

Elle se fait principalement depuis le “plateau”, ces grands espaces de bureaux en open space où les différents traders travaillent ensemble. Le passage dans le club de striptease n’est pas très représentatif des lieux de négociation, qui se font plutôt par téléphone ou autour d’une table de réunion.

Conclusion

La série Bad Banks est un nouvel exemple de la place grandissante que l’univers du trading, de la bourse et du système financier prennent dans la pop culture. Inspirée de la crise des subprimes de 2008, elle dresse un portrait corrosif du monde de la banque et des individus qui la composent. Bien que parfois très romancée et pas toujours évidente à comprendre pour les non-initiés, cette série se regarde facilement et donne un aperçu des challenges quotidiens d’un trader.

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