La Chine : un acteur majeur pour les matières premières
Ces derniers jours ont été marqués par la poursuite de la baisse des matières premières sous les effets conjugués du renforcement du dollar et de la dégradation de la situation sanitaire en Chine. L’or et le pétrole font partie des plus impactés, avec d’un coté l’éventualité d’un resserrement monétaire impactant fortement le métal jaune, et de l’autre une demande de pétrole en provenance de Chine menacée par les nouvelles restrictions imposées par Pékin. Cependant, d’autres matières premières se retrouvent sous pression et la Chine sera déterminante quant à l’évolution future de ces produits de base.
La Chine est et restera un élément clé pour les principales matières premières
Pour la première fois depuis de nombreuses années, la Chine a publié des données officielles sur les réserves de matières premières afin d’atténuer la pression croissante sur les prix, qui a un impact négatif sur les entrepreneurs nationaux.
En ce qui concerne la consommation, la production ou les importations, la Chine reste le principal acteur, notamment concernant le soja, le cuivre et le minerai de fer.
La demande chinoise de pétrole sera déterminante dans les prochains mois
Par ailleurs, l’augmentation des importations chinoises de blé et de pétrole explique en partie la volatilité des cours de ces deux matières premières. Concernant l’or noir, l’augmentation des importations pourrait s’intensifier au cours des semaines à venir étant donné que les réserves stratégiques de pétrole s’élèvent à 220 millions de barils, ce qui représente seulement 15 jours de demande ! Ces faibles réserves stratégiques sont tout de même à nuancer par le fait que la totalité des stocks de pétrole en Chine représente environ 60 jours de demande, mais la baisse des prix du pétrole pourrait favoriser une hausse des importations à destination de l’Empire du milieu. Pour l’heure, la Chine a débloqué une partie de ses réserves stratégiques de pétrole afin d’augmenter l’offre disponible et de limiter ses importations de brut. Ainsi, la demande à court terme est artificiellement réduite et les cours du pétrole sont lourdement pénalisés par les nouvelles restrictions mises en place par Pékin. Cependant, la baisse des prix pourrait favoriser une prochaine hausse des importations et être le moteur de la reprise des cours de l’or noir.
La Chine fortement dépendante des importations de Soja
La part de la Chine dans les stocks de maïs est considérable depuis 2012. La Chine détient toujours des réserves de maïs plus de deux fois supérieures à celles du reste du monde. Cependant, sa part dans les stocks de soja reste relativement faible, ce qui suggère que la Chine est dépendante des approvisionnements de cette matière première, le pays est donc susceptible d’augmenter ses importations dans les années à venir. Par ailleurs, selon la Chine, les stocks de riz et de blé devraient être suffisants pour une année de consommation. Ces deux matières premières représentent 70 % des stocks mondiaux de céréales.
D’un point de vue du positionnement spéculatif sur le soja, les acheteurs semblent perdre du terrain, comme en atteste le graphique ci-dessous. Il convient de noter que les fondamentaux restent extrêmement haussiers et une fois l’automne arrivé nous devrions assister à un rebond de la demande spéculative pour les céréales.
Graphique inférieur : positionnement net (ligne rose) et cours du soja. Source : Bloomberg
Le cuivre pourrait briller notamment face à une probable hausse de la demande chinoise
Les cours du cuivre oscillent actuellement autour de 9 500 dollars la tonne. Toutefois, la prime à l’importation en Chine rebondit fortement, ce qui pourrait indiquer une hausse de la demande pour le métal rouge. Les perspectives pour les cours du cuivre dépendront de la poursuite de l’expansion du crédit en Chine qui est fortement liée à l’évolution des cours du métal rouge. Un tel scénario reste conditionné à une amélioration de la situation pandémique dans le pays.Cependant, les stocks de cuivre en Chine sont tombés à des niveaux très bas, ce qui pourrait être vecteur d’accélération haussière en cas d’une continuité de l’expansion du crédit. Ces fondamentaux haussiers pourraient se renforcer par d’éventuelles grèves dans les mines de cuivre en Chine, qui pourraient entraîner les cours vers la barre des 10 000 $ la tonne.
Analyse technique
Après un franchissement à la hausse du retracement de Fibonacci à 78,6% les cours du brent ne sont pas parvenus à se hisser au-dessus de l’oblique haussière reliant les différents sommets depuis 2008 (ligne en pointillés). Si le pétrole ne parvient pas à s’installer à nouveau au-dessus des 71,60 dollars le baril, la baisse pourrait s’approfondir en direction du retracement de Fibonacci à 61,8% (60$ le baril). Source : xStation5
Le récent repli des cours du soja a pris fin aux alentours du retracement de Fibonacci à 38,2% qui est l’actuel support. Si ce support cède, une reprise baissière en direction du prochain retracement de Fibonacci à 50% voire à 61,8% n’est pas à exclure. Ces niveaux susmentionnés pourraient être le point de départ d’un prochain rallye au début de l’automne. La saisonnalité plaide en faveur d’une nouvelle phase haussière pour atteindre un sommet au début du mois d’octobre.
Les cours du cuivre se remettent peu à peu de la récente phase baissière des mois de mai et juin. Les fondamentaux sont haussiers mais la situation technique est plus mitigée. Tant que les cours se maintiennent au-dessus du retracement de Fibonacci à 23,6% (9255$ la tonne), le scénario haussier est à privilégier. En revanche, une figure de retournement en épaule-tête-épaule semble prendre forme et la cassure de la ligne de cou (ligne en pointillés) pourrait aboutir à une reprise baissière vers le prochain support à 8350$ la tonne.
Retrouvez le SOJA, le CUIVRE et plus de 20 autres matières premières sur la plateforme de trading xStation aux côtés de plus de 2000 actions et 200 ETF avec 0% de commissions. Consulter l’offre 0% de commissions.