Conflit Russie – Ukraine : l’impact sur le marché pétrolier
Le marché pétrolier se trouve dernièrement dans une situation de déséquilibre. En effet, la demande mondiale est en constante augmentation avec l’atténuation des restrictions liées au Covid-19 et l’offre est extrêmement tendue. Alors que la guerre est entrée aux portes de l’Europe avec l’invasion de l’Ukraine par la Russie, d’importantes conséquences seront perceptibles sur les indices boursiers mais surtout sur les marchés des matières premières.
La réponse des Etats-Unis et de l’Europe est à surveiller de près car elle pourrait bien faire vaciller les marchés des matières premières. La Russie est un important producteur de pétrole, de gaz, d’aluminium et de blé et les marchés du gaz sont particulièrement nerveux en raison des inquiétudes concernant la dépendance de l’Europe à l’égard du carburant en provenance de Russie, dont environ un tiers transite généralement par les pipelines ukrainiens.
Dans un tel contexte d’incertitude, le pétrole parviendra-t-il à franchir durablement le seuil psychologique des 100$ le baril ?
Tensions géopolitiques Russie-Ukraine
Cela fait maintenant plus d’un mois que l’actualité est rythmée par le conflit entre la Russie et l’Ukraine. Le président russe Vladimir Poutine a récemment reconnu l’indépendance de la République populaire de Donetsk et de la République populaire de Louhansk. Le président russe ne s’est malheureusement pas arrêté là, dans la nuit du mercredi au jeudi 24 février il a annoncé avoir ordonné une opération militaire spéciale en Ukraine afin de démilitariser le pays.
La guerre est donc inévitable et la réponse des occidentaux est à surveiller de près. Les dirigeants des pays occidentaux expriment leur solidarité avec l’Ukraine et déclarent que des sanctions sans précédent contre la Russie seront annoncées dans la journée. JP Morgan avait prévu que le prix du baril atteindrait 120 $ en cas de conflit militaire. La Russie est le deuxième plus grand exportateur de pétrole et l’Union européenne en est dépendante.
Elle importe environ 3 mbj (millions de barils par jour) de pétrole russe et pourrait potentiellement les remplacer par des livraisons provenant des Etats-Unis ou d’autres pays de l’OPEP. Néanmoins, le pétrole russe peut être plus facilement transporté vers les pays européens. Les prix du pétrole ont grimpé en flèche suite au discours de Vladimir Poutine en raison des craintes que les approvisionnements en énergie ne soient menacés.
Accord Iranien
Après l’échec de l’accord iranien sur le nucléaire en 2015, des pourparlers à Vienne ont lieu depuis maintenant trois mois avec l’Iran afin de remettre en route cet accord portant sur le contrôle du programme nucléaire de l’Iran. Cet accord imposait à l’Iran un encadrement strict pendant dix ans via des inspections, en échange de la levée progressive des sanctions économiques imposées avant 2015.
L’administration Biden a voulu remettre le sujet sur la table, estimant que la situation actuelle était dangereuse et qu’il valait mieux retourner à une forme de contrôle de l’activité nucléaire iranienne. Les discussions actuelles portent sur la levée des sanctions contre l’Iran, et à garantir le plein respect par Téhéran de ses engagements. La possibilité d’un tel accord exerce une certaine pression à la baisse sur les prix du pétrole car il pourrait renverser l’état actuel de l’offre mondiale de pétrole.
En effet, l’assouplissement des sanctions américaines contre l’Iran pourrait permettre le retour d’un volume compris entre 2 et 4 millions de barils de pétrole iranien sur les marchés mondiaux. L’optimisme prépondérant quant à l’imminence de cet accord a éclipsé récemment les inquiétudes face à une pénurie d’approvisionnements, en raison de l’escalade des tensions entre l’Occident et la Russie au sujet de l’invasion de la Russie. Aujourd’hui le principal catalysateur des prix du pétrole semble être la guerre qui a éclaté entre la Russie et l’Ukraine et sa possible extension en Europe.
La demande devrait exploser en 2022
Avec l’allégement des restrictions liées au Covid-19, la demande mondiale pour l’or noir explose. L’offre parviendra-t-elle à répondre à ce pic de demande ? On assiste aujourd’hui à une baisse des stocks mondiaux et à une incapacité de la production à répondre à la demande.
L’Opep a maintenu récemment ses prévisions de hausse de la demande mondiale de brut pour cette année, la jugeant « robuste » sur fond de reprise économique. Sa prévision de la demande a ainsi été maintenue pour 2022, avec un rebond attendu de 4,2 millions de barils par jour (Mb/j) pour atteindre 100,8 millions, a indiqué l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) dans son rapport mensuel. Concernant l’offre, celle-ci est pénalisée par le manque d’investissements dans de nouveaux gisements, rendant les pays de plus en plus dépendants aux principaux pays producteurs de pétrole comme les Etats-Unis, la Russie ou encore l’Arabie Saoudite.
Mais malgré les efforts de production, les derniers rapports sur les stocks de pétrole sont mitigés. Les stocks de pétrole ont montré une hausse inattendue à 1,1 millions de barils et une chute des stocks d’essence témoignant d’une demande américaine forte. Cette augmentation des stocks n’est pas dûe à une hausse de la production mais à la fermeture des raffineries qui n’ont pas pu traiter ces volumes suites aux températures extrêmes aux Etats-Unis.
Point technique
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