L’évolution du cours des actions des laboratoires pharmaceutiques suite au Covid

La pandémie de Covid-19 et la course aux vaccins ont créé un nouveau marché colossal pour leurs fabricants. Certains ont profité de la crise sanitaire en voyant le cours des actions des laboratoires pharmaceutiques grimper en flèche, quand d’autres ont lourdement chuté.

Malgré la crise sanitaire qui a frappé le monde en 2020, certaines entreprises sont parvenues à s’enrichir. C’est le cas des laboratoires pharmaceutiques. Propulsés par un besoin urgent et mondial de traitement, ces grands groupes industriels ont vu leurs ventes et leurs profits s’envoler. Sans surprise, ceux qui ont réussi à achever leur vaccin en premier sont les grands gagnants.

Les actions des laboratoires pharmaceutiques qui ont explosé

Pour ces derniers, alors que 2020 avait déjà été une année riche en succès, le début de l’année 2021 a été particulièrement profitable. C’est le cas notamment pour Pfizer  grâce à son vaccin à ARN messager – développé en partenariat avec l’allemand BioNTech – qui a rapporté 3,5 milliards de dollars au géant américain sur les trois premiers mois de 2021. Pour vous donner un ordre d’idée, cela représente plus que ce que le laboratoire gagnait en un an – avant le Covid-19 – avec la vente de ces autres produits (3,1 milliards de bénéfices en 2019). Entre le premier trimestre de 2020 et celui de 2021, ses bénéfices ont augmenté de 45 %.

Cette croissance se ressent évidemment en Bourse. L’action du groupe BioNTech par exemple, cotée sur le Nasdaq à New-York, a vu son cours s’envoler de 35 dollars fin décembre 2019 à 200 dollars le 5 mai 2021.

Succès similaire pour AstraZeneca, qui a doublé son bénéfice net sur un an au premier trimestre de 2021. Au début d’année, les ventes de son vaccin contre la COVID-19 ont atteint l’équivalent de 275 millions de dollars. Son cours à la Bourse de Londres a même grimpé de 6 % en avril. Et tout ceci pourrait encore s’accentuer davantage. Selon Moody’s, le chiffre d’affaires de tout le secteur de la santé devrait progresser de 4 à 6 % en 2021, contre 2 à 4 % prévus initialement.

Les actions des laboratoires pharmaceutiques outsiders qui ont surpris

Vous l’aurez compris, tous les grands groupes qui ont réussi à commercialiser leur vaccin ont connu depuis 2020 une croissance démultipliée. Mais ces groupes ne sont pas ceux qui impressionnent le plus, étonnamment. De jeunes entreprises innovantes sont même venues voler la vedette aux poids lourds établis du secteur. C’est le cas par exemple pour Moderna. Cette biotech, qui a débuté ses livraisons aux Etats-Unis au même moment que Pfizer, espère gagner 18 milliards de dollars avec son vaccin en 2021.

Mais avant que le coronavirus n’apparaisse, ce n’était pas gagné. Jusqu’à présent, l’entreprise n’avait jamais réalisé le moindre bénéfice et n’avait commercialisé aucune molécule. Son patron, le Français Stéphane Bancel, est aujourd’hui milliardaire, avec une fortune estimée à 3,5 milliards d’euros. Sacré grand écart. Cet envol exponentiel se confirme là-aussi en Bourse. La capitalisation boursière de Moderna a été multipliée par 3,5 en un an, pour atteindre 69,5 milliards de dollars le 19 mars 2020. De moins de 20 dollars début 2020, son action dépasse désormais les 180 dollars un an plus tard : un bond de plus de 800 % !

L’investissement dans les actions des laboratoires pharmaceutiques, un bon qu’il fallait prendre tôt

Même si le succès de ces laboratoires pharmaceutiques semble se concrétiser avec l’arrivée des vaccins, début 2021, il a commencé très tôt. D’abord, contrairement à ce que l’on pourrait imaginer, leur domaine d’activité est plutôt fiable en Bourse et ce, depuis des années. En effet, le secteur de la santé a de traditionnelles vertus défensives : quel que soit le contexte économique conjoncturel, le besoin de se soigner perdure, tandis que le vieillissement de la population dans de nombreux pays constitue un soutien structurel.

Dès l’apparition du Covid-19, certains gros investisseurs n’ont donc pas hésité à tout miser sur les labos, sachant que tôt ou tard, un vaccin serait fabriqué. Celui qui a ouvert la voie n’est autre que Warren Buffet. Au début de la crise sanitaire, l’investisseur milliardaire à la tête de Berkshire Hathaway a acheté pour 5,7 milliards de dollars d’actions dans quatre sociétés pharmaceutiques américaines. Son groupe a investi dans les sociétés AbbVie (21,3 millions d’actions), Bristol-Myers Squibb (30 millions d’actions), Merck (22,4 millions d’actions) et Pfizer (3,7 millions d’actions). Sans nul doute qu’une telle décision, venant d’un hedge funds qui d’ordinaire délaisse les actions pharmaceutiques, a dû encourager d’autres investisseurs à se lancer.

cours des actions des laboratoires pharmaceutiques dopé par les vaccins

Des désillusions pour certains laboratoires sur les marchés financiers

En revanche, la situation n’a pas profité à tous les laboratoires. Par exemple, ceux qui ont fait le choix de ne pas miser sur la technique de l’ARN messager, et qui ont donc privilégié un traitement à un vaccin, se sont cassés les dents. Ainsi la société française Abivax, qui développait un traitement potentiel, a vu son cours monter progressivement en 2020, avant de chuter début mars 2021 de 25% en une seule séance. L’annonce de l’arrêt de son essai clinique a sonné son glas.

Même les traitements qui semblent prometteurs ne semblent pas pouvoir suivre la vague déferlante des vaccins. Ainsi, au quatrième trimestre 2020, le laboratoire américain Regeneron a vu son cours baisser de plus de 13%, alors même que son traitement à base d’anticorps monoclonaux recevait une autorisation d’utilisation d’urgence aux Etats-Unis.

Le risque de la levée des brevets de vaccins 

Malgré la démesure de la croissance des labos du big pharma, rien ne garantit que cela dure encore très longtemps. En effet, les récentes  annonces des Etats-Unis, de l’Union européenne, de la Russie et de la France se montrant favorables à la levée des droits de propriété intellectuelle sur les vaccins ont fait trembler les cours de BioNTech, Novavax ou Moderna. Les investisseurs craignent logiquement un manque à gagner important.

Ainsi, l’action de l’Allemand BioNtech perdait 3,45% dans la journée du 5 mai (terminant à 170,77 dollars l’unité), l’américain Novavax perdait quant à lui près de 5% tandis que l’action Moderna terminait la journée du 5 mai à 162,84 dollars contre 173,59 la veille. Seuls Pfizer et AstraZeneca n’ont pas vacillé, pour l’instant. Évidemment, les responsables de ces laboratoires ne sont pas favorables à la levée des brevets, qui leur ferait perdre leur monopole. « Nous sommes totalement en phase avec l’objectif que les vaccins anti-Covid 19 soient rapidement et équitablement partagés dans le monde. Mais comme nous n’avons de cesse de le dire, une suspension est la réponse simple mais fausse à un problème complexe », a ainsi expliqué la Fédération internationale de l’industrie pharmaceutique (IFPMA).

Et les laboratoires français dans tout ça ?

La France dispose d’une réputation internationale en termes de recherche scientifique grâce à ses nombreux laboratoires de biotechnologie et biopharmaceutique. Début 2020, ils ont profité, comme tout le monde, du besoin de traitement. L’action Intrasense (spécialiste du logiciel pour l’imagerie médicale) a pris + 450 % en avril. L’action Biosynex (fabricant de dispositifs médicaux) a, elle, pris + 334 %. L’expert du diagnostic in vitro Eurobio Scientific a vu son action augmenter de 171 %. Tous ces chiffres sont impressionnants, mais loin de l’envergure de ceux de Novacyt, groupe biotechnologique désormais très connu grâce à ces tests de dépistage de Covid-19. Entre janvier et mars 2020, leur action en Bourse a augmenté de plus de 1 874 %.

Mais que reste-t-il de ces envolées aujourd’hui en 2021 ? Et bien, aucune de ces sociétés n’a connu un bond semblable à ceux des laboratoires étrangers. Ce bond semble bel et bien lié à la fiabilité du vaccin, traitement, ou de l’utilité du service proposé en ces temps de crise sanitaire. Alors que l’action de Novacyt était passée de  0,19 euros mi-janvier 2020 à 13,18 euros mi-octobre 2020, elle est désormais redescendue  à moins de cinq euros actuellement. C’est logique, plus les gens seront vaccinés, moins ils auront besoin de tests PCR.

Il reste néanmoins un élément à suivre pour les laboratoires français : Sanofi. En effet, l’entreprise a annoncé le 27 mai 2021 le lancement d’une étude de phase III pour leur candidat vaccin contre le COVID-19, dont ils espèrent l’approbation par les régulateurs avant la fin de l’année. Affaire à suivre donc.

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