Les cryptomonnaies à la conquête du monde du sport ?
Les cryptomonnaies, à l’image du Bitcoin, ont connu un succès important en 2020. Leur domaine d’application s’étend de plus en plus. Le monde du sport a décidé de sauter le pas, quitte à remettre en question ses traditions.
L’univers des cryptomonnaies fascine de plus en plus le grand public et les investisseurs. Il n’y a qu’à constater l’explosion du Bitcoin en janvier ou les récents projets liés à l’Ethereum pour s’en convaincre. Les possibilités de développement, de partenariats et d’utilisation semblent infinies. Ainsi, le monde du sport de haut niveau (où les enjeux financiers sont importants) a levé les barrières depuis quelques années. Mais pour quoi faire ? Et bien, grâce à la blockchain, certaines disciplines sportives et certaines institutions tentent de diversifier leurs revenus (moins de droits télévisés ou de billetterie à l’heure du Covid-19). Elles vont même jusqu’à repenser tout leur fonctionnement.
Sport et cryptomonnaies première étape : le sponsoring
Rien de mieux pour se faire connaître. En effet, intégrer de façon pérenne l’univers du sport pour les cryptomonnaies n’est pas facile, tant les partenaires économiques de la plupart des clubs et institutions sont de très anciennes maisons solidement implantées. Il faut donc se montrer, et pour cela le sponsoring est redoutable.
A ce niveau, la Formule 1 a fait figure de pionnière. Au début de la saison 2019, l’écurie Red Bull était accompagnée par FuturoCoin (monnaie virtuelle concurrente du Bitcoin). Une autre écurie, historique cette fois, a tenté le coup début 2021 : Aston Martin. L’entité est désormais sponsorisée par Crypto.com, une plateforme qui propose de réaliser des transactions en cryptomonnaies. Un tel contrat vient rompre avec les habituelles marques de montres (Rolex, Tag Heuer) ou autres compagnies pétrolières (Shell, Petronas). Un signe plus discret a pu être aperçu dans le monde du football anglais, puisque le club de première division Watford arborait fièrement le logo « B » du Bitcoin sur son maillot. Le but pour ces équipes est surtout de profiter de cette technologie pour diversifier ses revenus.
Rien de nouveau, car le sport a historiquement toujours adopté avec succès les nouvelles technologies. Que ce soit au début avec l’adoption d’Internet puis plus tard l’explosion des réseaux sociaux, la plupart des franchises sportives s’adaptent à leur époque. Evidemment, le but recherché est (pour la crypto concernée) de gagner en visibilité. Le sport permet de créer une passerelle pour les personnes qui ne se seraient pas intéressées aux crypto-actifs autrement. De plus, le sport professionnel est une cible idéale. La fanbase est aujourd’hui mondiale et se renouvelle sans cesse. Les jeunes générations, fans de sport et compatibles avec les nouveaux usages du numérique sont des clients potentiels parfaits. En commençant par la F1, ces monnaies virtuelles ciblaient d’abord les catégories socioprofessionnelles supérieures, pour augmenter sa crédibilité. Avec le football, sport le plus populaire du monde, l’idée est de se démocratiser.
La blockchain au service du marketing
Alors que le Bitcoin a cassé son prix le plus haut en 2021 et que le marché ne cesse de croître, de plus en plus de projets cryptomonnaies se développent et misent tout sur le sport. C’est le cas de la société Socios et de sa monnaie, le Chiliz. Créée par Alexandre Dreyfus, fondateur de Winamax, cette entreprise d’un genre nouveau mise sur la cryptomonnaie pour solidifier les liens entre les clubs sportifs et leurs publics. C’est le but de son application Socios.com (2019). Sur cette interface, le fan peut acheter du Chiliz, la cryptomonnaie officielle de Socios. Lorsque l’utilisateur possède cette monnaie, il peut l’échanger contre ce qu’ils appellent des « Fans Tokens ». Ces tokens (pièces) sont propres à chaque club et permettent dès lors d’intervenir dans les décisions du club moyennant le token en question : design du prochain maillot, musique jouée au stade etc. Le club est libre d’imaginer ce qu’il peut proposer à ses fans pour augmenter leur engagement. Les détenteurs de fans tokens peuvent également gagner des rewards points – littéralement des points de récompenses – qui leur donneront droit à certains privilèges. Comme par exemple une expérience unique avec leurs clubs ou encore les articles de collection proposés par ce dernier. Vous l’aurez compris, c’est un nouveau moyen de fidéliser une clientèle, comme une sorte de crypto-marketing.
De grands clubs de basket ou de football ont déjà sauté le pas. Le Paris Saint-Germain a par exemple créé sa propre monnaie numérique, le $PSG. L’accord entre le club phare de Ligue 1 et Socios lui rapporte 2,5 millions d’euros par an et ce, jusqu’en 2023. La Juventus de Turin a effectué le même virage avec son $JUV. Un marketing solide et de nouveaux revenus, voici les deux raisons qui font que les cryptomonnaies sont désormais devenues des options viables pour les entreprises du monde du sport.
Une nouvelle économie sportive grâce au Bitcoin ?
Ce gain d’intérêt se fait également sentir en Bourse. Sans atteindre des sommets vertigineux, le cours du Chiliz est tout de même passé de 0,02 $ à 0,22 $ entre janvier et mai, atteignant même un pic à 0,87 $ (multiplié par 43 donc). A l’image des cryptomonnaies en général, le marché semble donc porteur. De quoi envisager de nouvelles perspectives.
Dans un futur proche, il ne serait pas impossible de voir des joueurs professionnels payés en cryptomonnaies. C’est déjà un peu le cas de Russell Okung, un joueur de NFL, qui touche la moitié de son salaire en Bitcoin. En réalité, son club le paye entièrement en dollars, c’est ensuite la start-up Zap qui lui permet de profiter de cet avantage en convertissant la moitié de son salaire en Bitcoin. Le footballeur Cristiano Ronaldo de son côté, après avoir inscrit le 770e but de sa carrière, s’est vu remettre 770 $JUV, la monnaie virtuelle de la Juventus.
En avril 2021, Southampton FC, club de football historique d’Angleterre, a annoncé la signature d’un contrat avec Coingaming Group, plateforme de gaming et de paris en ligne sur laquelle les transactions se réalisent exclusivement en cryptomonnaie. Ce nouveau deal permettra au club de proposer à leurs joueurs des bonus de performance en Bitcoin. Nous ne parlons plus de simple sponsoring ou coup de com’, mais bien d’impact financier réel, d’une toute nouvelle économie sportive. Une vraie frontière a été franchie en janvier 2021 à ce sujet. En effet, le DUX International Madrid, un club (de football) de troisième division espagnole a effectué le tout premier transfert de l’Histoire en cryptomonnaie, à savoir en Bitcoin. Ils se sont attachés les services de David Barral, âgé de 37 ans, joueur reconnu du Real Madrid.
Même les institutions les plus réfractaires à l’introduction des cryptomonnaies dans l’univers du sport semblent céder à l’appel du changement. En NBA, le joueur des Brooklyn Nets Spencer Dinwiddie avait fait figure de pionnier en demandant en septembre 2019 de transformer une partie de son contrat en monnaie virtuelle. Cela lui avait été refusé dans un premier temps, mais finalement, il a bien reçu l’aval de sa fédération et du gendarme financier américain, la SEC. Aux États-Unis, ils sont ceux qui – pour le moment – arbitrent le développement de la crypto dans le monde du sport.
Les NFT au tournant
Évidemment, de telles possibilités n’ont pas tardé à concerner les tokens non fongibles, un autre phénomène crypto récent. A Zagreb, la joueuse de tennis Oleksandra Oliynykova a vendu 6 000 dollars une partie de son bras, représentée numériquement par un NFT. C’est une première mondiale.
Si les cryptomonnaies ont déjà investi l’E-Sport, les NFT risquent d’être une véritable révolution. Par exemple, dans le jeu Zed Run, lancé par le studio australien Virtually Human en 2019, il est possible d’acquérir des chevaux entièrement virtuels (qui n’existent pas en réalité) et de parier sur des courses également dématérialisées. Certains pur-sangs numériques se négocient déjà des dizaines de milliers d’euros. Et cela ne fait que commencer.
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