La fiscalité en trading : ce qu’il faut savoir
L’investissement sur les marchés financiers comporte inévitablement des impacts en matière de fiscalité. L’imposition est un élément important à prendre en compte dans sa stratégie de trading. Voici ce qu’il faut savoir pour gérer sa fiscalité en tant que trader indépendant.
Que ce soit pour obtenir un complément de revenu ou devenir complètement indépendant, il est aujourd’hui possible de vivre du trading. Investir sur les marchés possède des avantages en termes de qualité de vie, d’environnement de travail et de liberté d’action. Mais si cette voie est empruntée par de plus en plus de personnes, beaucoup en négligent un aspect important : la fiscalité.
Ne surtout pas négliger la fiscalité en trading
Car oui, quand on est un trader indépendant, cela se prépare et s’anticipe. Négliger le volet fiscal de l’investissement peut jouer sur vos performances globales. En effet, un investisseur doit gérer minutieusement ses dépenses. Mais même si beaucoup semblent l’oublier, ces dépenses comprennent aussi les charges et les impôts à payer. Tout doit faire partie du calcul. Négliger ces éléments, c’est prendre le risque de mal gérer son patrimoine.
Ensuite, la fiscalité française a la réputation d’être très complexe. Les lois changent souvent pour s’adapter aux évolutions de notre société. Il peut être difficile de s’y retrouver, surtout lorsque l’on débute en trading. Quel formulaire remplir ? Quel montant indiquer ? Comment calculer le montant de son imposition à déclarer ? Autant de questions auxquelles il est important de penser avant d’investir.
Gardez un œil sur vos plus-values et moins-values
Mais quelle partie de nos revenus est imposable ? Tout simplement les plus-values générées au travers de nos trades gagnants. Ces plus-values peuvent être imposées de deux façons différentes.
- Première option : au PFU (Prélèvement Forfaitaire Unique), aussi appelé « flat tax », à 30 % (incluant 12,8 % au titre de l’impôt sur le revenu et 17,2 % au titre des prélèvements sociaux).
- Deuxième option : au barème progressif de l’impôt sur le revenu, suivant à combien s’élève vos revenus net imposables. Vous serez alors imposé à un certain taux. Difficile de savoir quelle option choisir. Et bien cela se réfléchit mûrement.
Prenons un exemple en trading CFD. Vous investissez 1000 euros sur le DAX et arrivez à une valorisation de 1 233 euros. Vous avez donc fait une plus-value fiscale de 233 euros. Il s’agit de la plus value que vous avez calculée à partir des différents résultats de vos ouvertures de positions, que vous soyez sorti gagnant ou perdant, à savoir la somme de vos gains et de vos pertes au cours d’une année. C’est ce que vous allez déclarer aux impôts. Si vous choisissez le PFU, vous paierez 233 € x 30 %, soit 70 euros d’impôt sur la plus value. Si vous optez pour le barème progressif, votre taux d’imposition dépend de vos revenus annuels imposables. Plus vos revenus seront élevés et plus, logiquement, votre taux d’imposition le sera.
Avec cet exemple, vous comprenez qu’en fonction de votre niveau de rémunération, il sera plus intéressant d’opter pour la « flat tax » plutôt que l’imposition via le barème progressif. Toujours est-il que pour les plus petits revenus, il ne faut pas oublier cette option.
Mais qu’en est-il des moins-values ? C’est-à-dire les pertes. Même s’il vous arrive d’en concéder, la fiscalité vous concerne aussi. Dans ce cas, vous allez pouvoir déclarer et reporter les pertes sur les prochaines années d’imposition, dans la limite des 10 prochaines années maximum.
Quelle fiscalité sur les dividendes ?
C’est l’autre grand aspect de la fiscalité pour un trader indépendant. En effet, en investissant sur le long terme, détenir des actions peut générer des dividendes. Ces dividendes sont, eux-aussi, imposables. Là encore, vous devrez choisir entre la « flat tax » et l’imposition au barème progressif. Mais contrairement à ce que nous avons vu avec les plus-values, la deuxième option demande de prendre en compte un abattement de 40 % sur les montants bruts versés.
Mais, autre difficulté, la retenue à la source se fait en fonction du pays d’origine. Prenons un exemple. L’entreprise américaine UPS a récemment augmenté son dividende trimestriel, passant à 1,52 dollar par action. Si vous détenez une part de cette entreprise au jour du versement de ce dividende, vous recevrez alors 1,52 dollar de dividende. Dans ce cas là, le pays d’origine est les États-Unis. Dans ce pays, la « flat tax » étant de 15 %, vous recevrez alors : 1,52 $ x 0,85 = 1,292 $. Or, vous toucherez ce dividende en France, donc vous serez aussi imposé en France, où la « flat tax » est de 30 %.
Heureusement, il existe une convention de non double imposition. En bref, la France ne vous prendra pas 30 % mais 15 % pour arriver à une imposition globale de 30 %. Mais attention, si un pays étranger a une « flat tax » de plus de 15 %, vous serez alors imposé au delà de 30 %.
Mais où, quand et comment déclarer ses plus-values et dividendes ?
Vous devrez déclarer vos revenus sur le site impôt.gouv, rien d’extravagant. Le service en ligne qui vous permettra de déclarer vos revenus ouvre aux alentours de début avril, vous aurez alors jusqu’à fin mai, début juin, suivant votre département, pour finaliser votre déclaration. N’hésitez pas à aller faire un tour sur le site des impôts pour connaître les dates précises de votre département et ainsi anticiper la clôture de votre déclaration fiscale.
N’oubliez pas de déclarer à la fois vos gains réalisés sur l’année fiscale ainsi que les moins-values. Afin de déclarer vos gains ou vos pertes de trading, vous devez remplir les lignes 3VG et/ou éventuellement la case 3VH de votre déclaration de revenus de revenus. Votre courtier ou votre banque peut aussi vous fournir un IFU (ou imprimé fiscal unique) pour vous aider à bien remplir votre déclaration de revenus. Ce procédé peut simplifier les démarches.
Le PEA, l’autre alternative fiscale
Sachez-le, une autre voie est possible. Vous pouvez réaliser vos investissements au sein d’un Plan d’Epargne en actions (ou PEA). Mais pourquoi faire ce choix ? La raison est simple, le PEA jouit d’une exonération d’impôt, car il s’agit d’une enveloppe de capitalisation.
C’est-à-dire que tant que vous ne faites pas de retrait, vous ne payez pas d’impôts sur les gains réalisés dans votre plan. Au-delà de la cinquième année, les plus-values générées ne sont plus imposables. Vous devez seulement 17,2 % de contributions sociales à l’État. Seule ombre au tableau, le PEA est une enveloppe fiscale qui ne vous permet d’acquérir que des actions d’entreprises françaises et européennes. Il faut donc bien avoir en tête que cette alternative ne conviendra pas à tous les types de traders. Tout est une question d’objectifs et de stratégie.
Pensez à la fiscalité pour votre stratégie de trading
Vous l’aurez compris, adapter sa stratégie d’investissement en prenant en compte la fiscalité, bien déclarer ses revenus, à l’aide du bon formulaire, et faire le bon choix en fonction de sa situation personnelle est très important. Vous avez tout à gagner à choisir l’option qui vous sera la plus favorable. En étant bien renseigné, vous pouvez choisir la solution qui sera la plus en adéquation en fonction de votre situation et le bon placement en fonction de vos objectifs personnels. Intégrez le fait que la fiscalité est un élément important de votre money management.
Car il existe bien sûr des astuces. Vous pouvez essayer d’optimiser votre fiscalité lorsque vous faites du swing trading par exemple. En fin d’année, les moins-values sur vos comptes de trading peuvent réduire le montant de vos plus-values. Cela peut vous permettre de conserver davantage de capital à faire fructifier d’ici à vos prochaines déclarations.
En résumé
La fiscalité, l’imposition, ne sont pas à prendre à la légère en trading. Dans votre intérêt, elles doivent être des éléments importants dans votre stratégie d’investissement. Que ce soit en déclarant vos plus et moins values ou vos dividendes, soyez malin et prévoyant pour choisir le type d’imposition qui vous conviendra le mieux. En somme, bien appréhender la fiscalité et augmenter vos connaissances dans cette thématique vous permettra d’avoir une meilleure optimisation de votre patrimoine et de son développement à l’avenir.