Le MYSTÈRE sur l’identité du créateur du BITCOIN (Satoshi Nakamoto)

Transcription

Le monde de la finance a toujours été nimbé de mystères. L’un des plus persistants concerne le Bitcoin, et notamment l’identité de son fondateur, Satoshi Nakamoto. C’est simple, ce nom n’est qu’un pseudo. Et l’on sait peu de choses sur lui. Si ce n’est qu’il a disparu après la publication du livre blanc sur le Bitcoin. Une chose est sûre, c’est bien de lui que nous tenons le code qui a créé la crypto-monnaie la plus célèbre du monde. En réalité, Satoshi Nakamoto n’est pas la seule personne impliquée dans le lancement du Bitcoin. Et même si sa création remonte au 3 janvier 2009, la question interroge toujours aujourd’hui, car l’homme détient une grande réserve de sa crypto-monnaie d’une valeur de 5,8 milliards de dollars, selon un article du Time. Il est d’ailleurs fréquemment évoqué dans les discussions relatives au développement futur du Bitcoin. Nous avons enquêté pour vous : découvrez donc dans ce nouvel épisode de Parcours de Traders les trois personnes qui pourraient être Satoshi Nakamoto !

Le premier candidat que nous allons évoquer semble déjà être le plus évident…

Dorian Nakamoto

Nous parlons-là de la piste la plus médiatisée. En effet, Dorian Prentice Satoshi Nakamoto, un développeur de logiciels, est présenté comme Satoshi Nakamoto par le média Newsweek dans un article de mars 2014. Avec un tel nom, difficile d’échapper aux questions. La nouvelle provoque un mini séisme dans le milieu des crypto-monnaies mais aussi dans la communauté technologique au sens large. C’est alors la première fois qu’un média grand public tente de découvrir l’identité du créateur du Bitcoin.
Newsweek avance dans ses lignes plusieurs similitudes entre Satoshi et Dorian Nakamoto. Par exemple, les deux sont censés avoir des tendances libertaires et un lien avec le Japon. L’auteur de l’article, Leah McGrath Goodman, affirme que Nakamoto lui aurait confié qu’il n’était « plus » impliqué dans le Bitcoin et qu’il l’avait « remis » à d’autres personnes. Depuis cet article, Dorian Nakamoto ne cesse de nier cette affirmation et explique avoir mal compris la question.
Mais c’est bien la méthodologie du magazine qui consterne les lecteurs de l’époque. En effet, une photo de la maison de Dorian Nakamoto est publiée dans l’article. Elle est facilement reconnaissable et plusieurs experts en sécurité affirment alors qu’il est trop simple de retrouver son emplacement exact. Même dans le cadre d’une enquête aussi fascinante, la communauté crypto est à l’époque consternée par ce procédé.
Elle soutient d’ailleurs fortement Dorian Nakamoto, et met en place un fonds pour lui permettre de collecter 67 bitcoins. Une façon bien singulière pour la communauté Bitcoin de lui dire merci.

Dans cette drôle de chasse à l’homme, la plupart des individus soupçonnés d’être Satoshi Nakamoto ont démenti l’information ou sont restés silencieux. Ce n’est pas du tout le cas de notre prochain candidat…

Craig Wright

Cet autre suspect potentiel est un universitaire australien, expert en génie informatique et entrepreneur. Il se présente pour la première fois au monde lors d’une conférence des investisseurs Bitcoin à Las Vegas en 2015. Interrogé sur ses références, il énumère ses diplômes, y compris un master en statistiques et deux doctorats. Il déclare qu’il était impliqué dans le Bitcoin depuis longtemps, mais qu’il « gardait la tête baissée ». Il n’en fallut pas plus. Peu de temps après, le magazine « Wired » écrit une histoire mettant en vedette Wright comme étant celui que tout le monde recherche. Selon ce média, « les preuves les plus solides » sont du côté de Craig Wright.
Mais quelles sont ces preuves ? Premièrement : des similitudes dans les horodatages des entrées de blog du secret Nakamoto et du blog de Wright. Deuxièmement : des fuites d’e-mails et de la correspondance avec l’avocat de l’Australien qui faisant référence à un « grand livre distribué en P2P ». Troisièmement : en novembre 2015, « Gizmodo », média spécialisé dans les nouvelles technologies, reçoit un mail anonyme d’une source affirmant non seulement que Craig Wright était bien le créateur de Bitcoin, mais aussi qu’il avait travaillé pour lui. Peu de temps après, le 9 décembre 2015, quelques heures après l’article de « Wired », la police fédérale australienne fait une descente chez Craig Wright et donne encore une nouvelle dimension à cette énigme. Cependant, le principal intéressé déclare par la suite que cette descente « n’avait aucun rapport avec les récents reportages des médias concernant le Bitcoin ».
Mais malheureusement, les preuves n’ont pas convaincu. À première vue elles semblent solides mais des articles ultérieurs sont venus mettre en doute leur véracité. Les horodatages sont par exemple remis en cause. Lentement, mais sûrement, ce sont toutes les pistes autour de Craig Wright qui sont débunkées les unes après les autres. Encore une fois, le doute profite à l’accusé. Craig Wright a su attirer l’attention des médias pour se tailler un rôle de premier plan au sein de la communauté crypto. Il travaille actuellement sur le Bitcoin Cash, une extension du Bitcoin. Il est également scientifique en chef chez nChain, une startup qui développe un concurrent à la reine des crypto-monnaies.

Mais même si dans ce genre d’histoire l’on préfère souvent croire aux pistes les plus excentriques, peut-être que dans ce cas précis, l’identité de la personne que nous cherchons se trouve dans les toutes premières pistes…

Nick Szabo

Nick Szabo, ingénieur en informatique et juriste, fut l’un des premiers candidats. C’est un passionné de monnaie décentralisée qui a publié un article sur le « Bit Gold », le précurseur de la première crypto-monnaie. Ainsi, il y décrit « un protocole par lequel des bits coûteux et non modifiables pourraient être créés en ligne avec une dépendance minimale vis-à-vis de tiers de confiance ».
Dans plusieurs blogs et ouvrages il est suggéré que l’étendue des connaissances de Szabo fait de lui le profil parfait pour être derrière Satoshi Nakamoto. Des analyses textuelles appuient cette théorie. Le chercheur Skye Gray en est persuadé : des dizaines de phrases de Szabo son similaires à celles de celui du livre blanc original du Bitcoin, notamment dans le style d’écriture. Cette preuve n’est cependant que circonstancielle, et Szabo nie en bloc. Malgré tout, la recherche sur la façon dont le livre blanc du Bitcoin a été écrit montre des similitudes remarquables. L’une des choses les plus curieuses est que Satoshi Nakamoto y fait de nombreuses références à des idées utilisées par « Bit Gold », sans mentionner directement ce concept.

En résumé

Onze ans après la création du Bitcoin, la communauté crypto est toujours obligée de fonctionner avec l’étonnante énigme de l’identité de Satoshi Nakamoto, qu’elle le veuille ou non. Ce mystère a peut-être même participé à consolider l’aura de cette crypto-monnaie. Il a pris une telle ampleur, qu’aujourd’hui, même si Satoshi Nakamoto décidait de dévoiler qui il est, il faudrait convaincre toute la communauté cryptographique. Ce serait un énorme défi. Le raid sur Craig Wright n’est qu’un petit avant-goût des risques auxquels le vrai Satoshi Nakamoto se trouverait confronté. En fin de compte, l’identification du créateur de Bitcoin peut être dangereuse pour lui. Son silence complet depuis le printemps 2011 signifie qu’il est probable que nous n’entendrons plus jamais parler de lui. Néanmoins, le Bitcoin continuera lui d’exister, malgré ce mystère.

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