Le pétrole en route vers de nouveaux records historiques ?
Les prix du pétrole ont repris leur mouvement haussier mercredi, dans un contexte de demande soutenue et de resserrement de l’offre. L’union européenne s’est en effet finalement accordée sur la mise en place d’un embargo sur l’essentiel du brut russe. Cet accord, après des semaines de blocage de la Hongrie, fait craindre une pénurie de carburant à l’approche de la période estivale et ainsi, un resserrement de l’offre de pétrole dans un marché déjà largement tendu.
Par ailleurs, l’Opep+, qui doit se réunir prochainement, semble toujours tenir bon face à la pression occidentale pour augmenter la production de l’or noir au-delà de l’accord initialement prévu. Les membres du G7 insistent en effet sur le rôle clé à jouer de l’Opep+ face au resserrement de l’offre des marchés internationaux. Dans un contexte de tensions opposées sur l’offre et la demande, quelles sont les perspectives pour le pétrole à moyen terme ?
Embargo de l’Union européenne
Les membres de l’Union européenne sont finalement parvenus à un accord sur la forme de l’embargo à l’encontre du pétrole russe. L’UE a décidé d’interdire les importations russes de pétrole brut par voie maritime, qui représentent environ les deux tiers des importations totales de pétrole russe de l’UE. Une exception a été faite pour les importations de pétrole par pipeline afin de vaincre l’opposition de la Hongrie qui bloquait depuis des semaines. L’interdiction des importations maritimes de pétrole brut en provenance de Russie devra entrer en vigueur d’ici les six prochains mois, tandis que l’interdiction des importations maritimes de produits dérivés du pétrole devrait prendre effet d’ici huit mois. Les flux d’oléoduc qui traversent un important pipeline de Druzhba sont exemptés de sanctions, la Pologne et l’Allemagne, les principaux destinataires, se sont engagées à réduire à zéro leurs importations de brut russe.
L’union européenne devrait donc réduire les importations totales de pétrole russe et de dérivés du pétrole de 90% et ce, d’ici la fin de l’année. La nouvelle a déclenché une nouvelle vague d’achats sur le marché pétrolier. Alors que l’embargo est une chose importante dans l’analyse des perspectives du marché pétrolier, les négociations sont en cours depuis un certain temps et les marchés s’attendaient à ce qu’il soit mis en œuvre tôt ou tard. Ainsi, aucun pic majeur des prix du pétrole brut ne devrait être perceptible dans les prochains jours, mais plutôt une poursuite régulière du mouvement à la hausse précédente.
La plupart des pays de l'Est de l'Europe dépendent encore de la Russie pour plus de la moitié de leurs importations de brut. Source : Bloomberg
Réouverture de l’économie chinoise
Les autorités chinoises ont commencé, au cours du week-end, à assouplir les restrictions sanitaires et les autorités de Shanghai ont dévoilé un vaste ensemble de 50 mesures destinées à stimuler la reprise économique, notamment l’assouplissement des exigences en matière de tests Covid, la reprise de la production, des allégements fiscaux, l’accélération des autorisations immobilières et des incitations à acheter des voitures. Cette étape intervient alors que la Chine montre des signes de victoire dans sa bataille pour contrôler le Covid, ce qui pourrait raviver la source la plus importante de croissance de la demande.
Le pays a ramené le niveau de nouveaux cas en dessous de 100 pour la première fois depuis début mars, et les autorités assouplissent les restrictions à Shanghai et assouplissent provisoirement les restrictions à Pékin. Le retour potentiel de la Chine est d’une importance vitale. Les récentes restrictions du pays liées au Covid ont maintenu un plafond sur les prix, ce qui signifie que la capacité du pays à trouver un équilibre entre le maintien de la croissance économique et la lutte contre le virus pourrait bien s’avérer cruciale pour le marché du pétrole brut cette année.
Action de l’Arabie saoudite
Le pétrole s’est légèrement replié après l’annonce de l’embargo du pétrole russe, suite à des informations relatives à l’Arabie Saoudite, un des principaux pays producteurs de pétrole. Le pays serait en effet prêt à augmenter sa production de pétrole afin de compenser la réduction de la production russe due aux sanctions. Par la suite, la nouvelle selon laquelle les Émirats arabes unis seraient également prêts à aider à compenser la baisse de production en Russie a pesé négativement sur les prix de l’or noir.
La Russie produit actuellement environ 1 million de barils par jour en dessous du quota convenu et pourrait accepter que d’autres membres de l’OPEP+ prennent leur part du quota. Toutefois, une telle mesure devrait être introduite progressivement. En conséquence, le cartel devrait s’en tenir à sa politique actuelle d’augmentation de la production lors de leur prochaine réunion et ne pas annoncer de modification majeure des quotas.
Point technique
Les prix du pétrole WTI ont enregistré une baisse de près de 3% au contact de la résistance à 116,89 après l’annonce de l’Arabie Saoudite sur l’augmentation de la production. Techniquement, le RSI évolue toujours au-dessus de la zone de neutralité de 50, ce qui signifie que les acheteurs ont toujours l’avantage et donc que le mouvement haussier pourrait toujours être en cours. Source : xStation5
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