Les nouvelles réglementations du gouvernement chinois entrainent la baisse des marchés
Cette semaine, sur les marchés financiers, nous avons pu observer des mouvements importants. Cela a commencé en début de semaine, lorsque la Chine a annoncé prévoir une refonte majeure du système de soutien parascolaire dans le pays entraînant un sell-off massif. Des discussions au sujet d’une réglementation qui obligerait les entreprises de soutien scolaire à devenir non lucratives sont en cours. Cela signifie que les entreprises de soutien scolaire n’auront pas le droit de lever des capitaux sur les marchés financiers, notamment par le biais d’introductions en bourse, et pourraient se voir imposer certaines restrictions quant à l’acquisition d’autres entreprises. Dans l’attente de nouvelles concernant ces réglementations, doit-on craindre un mouvement plus important ?
Un sell-off massif en Asie
Parmi les principaux indices asiatiques concernés par ce sell-off, on peut trouver : Le Hang Seng China Enterprises (CHNComp) qui a enregistré une baisse de 3% en début de semaine. Le CSI 300, l’indice de la bourse de Shanghai et Shenzhen qui regroupe 300 des principales capitalisations boursières chinoises, a baissé de près de 3,1%, son plus bas niveau depuis la mi-avril. L’indice Hang Seng à Hong Kong perdant près de 2%, son plus bas niveau depuis novembre. Ces réglementations ont bien entendu été perçues comme négatives par les marchés mais les craintes ne s’arrêtent pas uniquement aux décisions prises par le gouvernement pour le secteur de l’éducation. En effet, les investisseurs craignent que ce durcissement de réglementations ne s’impose à l’avenir à d’autres secteurs, qui, eux aussi, ont connu une forte progression boursière. Rappelons que plusieurs sociétés du secteur technologique comme Alibaba ont fait les frais des régulateurs du pays. La société s’était vu infliger une amende de 2,3 milliards de dollars. Ce plan d’action du gouvernement chinois vise à améliorer le cadre réglementaire du secteur en supprimant les monopoles, protégeant les droits des internautes et en réglementant la collecte de leurs données. La rapidité de la décision a surpris les investisseurs, expliquant la puissance du mouvement du sell-off.
Le secteur de l’éducation dans le viseur de Pékin
Après le secteur technologique et de l’immobilier, c’est au tour du secteur de l’éducation d’être en proie aux décisions du gouvernement chinois. Comme on peut le voir sur le graphique ci-dessous, les familles chinoises consacrent une partie importante de leurs dépenses pour les programmes d’aides parascolaires, ce qui constitue un véritable business pour les entreprises du secteur.
La nouvelle réglementation énoncée va interdire à ces sociétés privées qui enseignent les programmes scolaires, le droit de faire des bénéfices, de lever des capitaux, ou d’aller en Bourse. Cette déclaration du gouvernement chinois a été ensuite suivie d’un avertissement du New Oriental Education & Technology Group, qui a annoncé que la réglementation aurait un impact négatif important sur la société. Le titre, coté aussi aux Etats-Unis, a immédiatement perdu près de 50% de sa valeur. D’autres entreprises comme Koolearn Technology ont chuté de 33% lundi à Hong Kong ou encore China Maple Leaf Educational Systems qui a enregistré une baisse de 10%.
Quel a été l’impact sur les marchés européens et américains ?
La baisse des marchés occidentaux de ce début de semaine s’explique par une migration du risque lié à l’inquiétude des mouvements des valeurs chinoises, en particulier les valeurs technologiques dont beaucoup sont cotées aux États-Unis. L’indice « Golden Dragon » du Nasdaq a chuté de 20 % depuis vendredi, ce qui porte ses pertes à plus de 30 % depuis le début de l’année. Mardi, la Bourse de Paris a reculé de 0,71%. L’appétit pour le risque était donc bridé par l’inquiétude concernant le mouvement des valeurs chinoises mais également par la prudence observée par les investisseurs, dans l’attente de la décision de politique monétaire de la Fed.
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