Meredith Whitney, l’Oracle de Wall Street

Meredith Whitney est l’une des analystes les plus estimées de Wall Street ainsi que l’une des femmes les plus influentes de la finance mondiale. Alors que rien ne l’y destinait, sa compréhension hors normes des marchés et ses prévisions l’ont placée en pleine lumière. Découvrez le parcours exceptionnel de cette figure de l’empowerment féminin.

Elle est de loin la plus médiatique des analystes bancaires de Wall Street, apparaissant chaque semaine sur CNBC, Bloomberg ou encore Fox Business au pic de sa carrière. A la fin des années 2000, Meredith Whitney était la plus connue des expertes financières de Wall Street, mais aussi la plus crainte. On la disait capable de prévoir, voire de prophétiser les malheurs à venir pour les plus grandes banques des États-Unis.

Pourtant, avant le coup d’éclat qui l’a fait connaître aux yeux du monde entier, la jeune femme d’affaires passait inaperçue. Retraçons son parcours. Meredith Ann Whitney est née le 20 novembre 1969 à Summit dans le New Jersey aux États-Unis. Elle a cependant grandi à Bethesda dans le Maryland. Lors de son année de troisième cycle à École Lawrenceville, elle devient membre de sa première promotion mixte, c’est à dire une promotion où filles et garçons sont regroupés. Elle est ensuite diplômée avec les honneurs de l’Université de Brown en 1992 d’un Bachelor en Histoire.

L’exploit de 2007

Très compétente et ambitieuse, Meredith Whitney se tourne alors vers la finance et l’économie, des domaines dans lesquels elle se trouve être très compétente. Ainsi, elle gravit les échelons en même temps qu’elle saute d’institutions en cabinets de conseil. Elle travaille chez Oppenheimer Holdings en 1993 en tant que directrice, puis rejoint leur branche spécialisée dans la finance deux ans plus tard. Même si leurs chemins se séparent un temps, la native du New Jersey revient travailler pour cette société en 2004. Elle en devient la directrice générale, et mène des recherches sur les banques et les courtiers. Elle écrit notamment des rapports sur le secteur bancaire.

C’est l’un de ses rapports qui va la propulser dans une autre dimension. En effet, le 31 octobre 2007, elle publie un rapport (sous forme de lettre) où elle prévoit l’effondrement (faillite) de Citigroup, une entreprise financière majeure de New-York. Elle a découvert que les dividendes de la banque versés aux investisseurs étaient supérieurs à ses bénéfices à l’époque. Elle publie alors une recommandation à la baisse sur le titre de la société. Ses pairs ne la croient pas, la décrédibilisent, mais les faits, eux, lui donnent raison, tout de suite. En quelques heures, la capitalisation boursière de Citigroup chute de 370 millions de dollars. Le lendemain, Citigroup en perd 15 milliards. Le PDG de l’entreprise, Charles Prince, démissionne et pas moins de 17 000 employés sont licenciés. L’action Citigroup a finalement perdu 97% de sa valeur au début de 2009. La déflagration et la stupéfaction sont alors immenses.

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L’Oracle de Wall Street

A la suite de cet événement, Meredith Whitney prend une envergure démentielle, les chaînes spécialisées s’arrachant son avis et ses prévisions. Tout ce qu’elle dit ou écrit fait le tour de la planète. Elle est tellement écoutée que lorsqu’elle a émis des estimations négatives pour Goldman Sachs ou Morgan Stanley, les deux banques ont perdu plus de 9% en Bourse. Elle a également prédit plusieurs difficultés d’autres entreprises à cette période, la faisant entrer dans le cercle très fermé des personnes ayant prédit la crise des krachs de grande ampleur.

Tout le monde de la finance reconnaît sa vision du marché. En 2007, le magazine Forbes la classe comme la deuxième meilleure analyste des marchés financiers. Le 18 août 2008, elle est en couverture du magazine Fortune, qui la classe parmi les «50 femmes les plus influentes en affaires et les plus puissantes» du monde. Elle y sera classée jusqu’en 2013. En 2009, le Time Magazine la considère comme faisant partie des «100 personnes les plus influentes au monde». Et bien évidemment, Bloomberg la surnomme l’ « Oracle de Wall Street ».

Beaucoup d’investisseurs reconnaissent son avis, mais beaucoup de professionnels le craignent également. A tel point que l’Américaine a fait l’objet d’un nombre non-quantifiable de menaces de mort pendant son exercice. Que ce soit à son travail, ou à son domicile.

La limite de Meredith Whitney

Évidemment, une personnalité aussi médiatisée et influente est attendue au tournant par les professionnels de la finance et les détracteurs. Or, un jour, l’Oracle de Wall Street s’est trompée. Le 19 décembre 2010, dans une interview accordée à l’émission de télévision de CBS « 60 minutes », Whitney a déclaré que 50 à 100 villes des États-Unis auraient des défauts d’obligations municipales « significatives » pouvant aller jusqu’à plusieurs «  centaines de milliards de dollars » dans un futur proche.

Alors que le montant record de défauts d’obligations municipales en un an ne dépasse pas d’ordinaire les 8 milliards de dollars, la prédiction de Meredith Whitney a brièvement secoué le marché. Après son entretien, l’indice de rendement total Bloomberg Barclays Municipal Bond a chuté de 2% en un seul mois. Pourtant en 2021, cela ne s’est pas encore produit, occasionnant des critiques à son égard.

Une vie professionnelle diversifiée

Malgré la polémique, l’analyste se lance dans les affaires et crée sa propre société, Meredith Whitney Advisory Group, qui menait des recherches sur les actions de grandes institutions financières. Elle arrête cette activité en 2013 et lance son propre fonds de couverture : Kenbelle Capital LP. L’aventure a été de courte durée en revanche, puisque le fonds a perdu de l’argent et a fermé ses portes en 2015. «Toute cette expérience a été très malheureuse, et je la mets derrière moi», a déclaré Méredith Whitney dans une interview en 2015 sur Fox Business Network.

Mais elle a su une nouvelle fois rebondir en 2015 en devenant vice-présidente de l’assureur bermudien Groupe Arch Capital, à savoir le plus grand assureur hypothécaire au monde. Elle y gérait environ 1 milliard de dollars en actions. Une chose est sûre, la carrière globale de Meredith Whitney est impressionnante. A son pic de popularité, elle était même payée 100 000 dollars par heure à Wall Street. 

Meredith Whitney modèle de réussite

Meredith Whitney : un modèle d’ambition et de réussite féminine

Vous l’aurez compris, après la controverse de 2010, la native de Summit s’est faite extrêmement discrète dans les médias. Elle n’a en revanche pas amoindri son ambition. Elle a en effet rejoint en 2021, Kindbody, un fournisseur de services de fertilité et de renforcement de la famille très prometteur aux États-Unis, en tant que chef des finances. Cette société, qui a réussi à lever 64 millions de dollars de financement, prévoit de posséder et d’exploiter 42 sites sur le territoire d’ici 2023. Elle a également noué un partenariat avec plus de 300 cliniques dans tout le pays.

L’entreprise innove avec son équipe de direction entièrement dirigée par des femmes. Ses nouvelles collègues ne tarissent pas d’éloges au sujet de l’ancienne analyste, à commencer par la PDG de Kindbody, Gina Bartasi : « Meredith est un leader rare. […] Le fait qu’elle ait obtenu un tel succès à Wall Street en tant que femme est d’autant plus impressionnant. Les femmes indépendantes rendent les autres femmes indépendantes. ».

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