La Minute Macro-Économique du 11/02/2020
Nouveau rallye de début de semaine sur les marchés. Après une descente des indices à l’ouverture des Futures lundi à minuit, les bourses ont une nouvelle fois retracé leurs pertes et reviennent sur leurs plus hauts historiques, annuels ou mensuels, tous dopés par la remontée de la Chine. Nous vous décryptons dans cet article l’essentiel de l’actualité macro-économique de la semaine.
LES YEUX DES OPÉRATEURS TOURNÉS VERS LA CHINE ET LE CORONAVIRUS
Malgré un risque sérieux qui pèse sur l’économie mondiale suite à cette crise sanitaire qui secoue la Chine depuis la mi-Décembre 2020, les marchés indiciels et actions ont choisi de garder une certaine confiance, tandis que les marchés des matières premières et des obligations traduisent toujours des rebonds moins optimistes que sur les actifs à risques. Après un plongeon de près de 20%, les bourses chinoises ont actuellement rattrapé 50% de leur pertes.
Le bilan s’alourdit de façon exponentielle, avec 45000 contaminés, 1113 décès dont 2 hors Chine. La courbe de guérison atteint tout de même plus de 2500 cas. Un bilan qui surpasse celui du Syndrome Respiratoire Aigu Sévère (SRAS) qui avait touché le pays début des années 2000.
Le gouvernement Chinois et la Banque Populaire de Chine (PBOC) ont pris des mesures drastiques pour éviter un effondrement trop brutal de l’économie :
- Injection de 2700 milliards de yuan (250 milliards de dollars) de liquidité sur les marchés.
- Mesures de soutien des entreprises contre les licenciements, facilité de prêts, subventions des secteurs les plus touchés par la crise épidémique.
- Diminution de 10 à 5% de taxes sur certains produits importés des USA.
Ainsi que des mesures de santé publique :
- Mesures sanitaires de confinement
- Construction d’hôpitaux
- Fermetures de lieux publics
- Annulations de manifestations lors du nouvel an chinois
- Fermetures d’entreprises et d’usines
- Arrêt des transports en communs et des transports commerciaux…
Après un mois de quarantaine pour 50 millions de chinois, une partie de la population a repris le chemin du travail. D’autres entreprises et usines tournent encore au ralenti, ou demeurent fermées temporairement jusqu’à la mi-Février.
UN VACCIN POTENTIELLEMENT DÉCOUVERT
Depuis le début de cette crise, les chercheurs du monde entier courent contre la montre. Travaillant en relations étroites, se communiquant leurs découvertes en temps réel, les instituts et les entreprises de recherches de sociétés privées de divers pays ont émis des pistes de potentiels remèdes.
Des scientifiques chinois et britanniques ont effectué des tests in-vitro avec de bons résultats sur la souche actuelle du virus (baptisée Coronavirus 2019 NCOV).
Cependant entre la phase de test in-vitro, les tests sur humains et l’industrialisation et la distribution d’un vaccin, il peut s’écouler beaucoup de temps. Temps durant lequel les chiffres du nombre de contaminés et de décès peut augmenter, et temps pendant lequel la souche virale peut muter…
Quoi qu’il en soit, lors de l’annonce de ces découvertes la semaine passée, les marchés ont grandement apprécié la nouvelle.
DES TENSIONS QUI POURRAIENT REVENIR ?
On a pu entendre quelques abus de langage et piques d’officiels à la fois américains et chinois ces dernières semaines.
En effet, côté US on a pu entendre ou lire des phrases telles que :
“La Chine est la plus grande menace de notre temps.”
“L’épidémie constitue une bonne opportunité pour rapatrier leurs entreprises et leurs logistiques sur le sol américain.”
“Cette épidémie n’est qu’un problème mineur pour l’Amérique”
“La Chine ne devrait avoir aucun mal à assurer ses engagements commerciaux.”
Les chinois quant à eux accusent parfois les américains de répandre un spectre de peur sur les entreprises, tout en n’apportant pas de solutions.
Alors que la Phase 1 de l’accord commercial est signée depuis la mi-Janvier 2020, la Chine pourrait souhaiter d’invoquer une clause d’urgence comprise dans cet accord, ceci afin de repousser les échéances de commandes de produits commerciaux américains. Ce à quoi les américains répondent négativement pour le moment.
CONCLUSION
Pour le moment, les marchés indices européens, américains, asiatiques, tous abreuvés de liquidité par les injections des banques centrales, ont effacé cette phase de stress et choisi d’occulter tout risque. Graphiquement, c’est tout bonnement comme si cette épidémie n’avait pas eu lieu.
Or, si après leur correction, les indices repartent, les matières premières quand à elles peinent encore à rebondir, les baisses sur les marchés obligataires sont loin d’avoir rebondi autant que les actifs à risques.
De plus, il est encore difficile de quantifier les dégâts sur l’économie chinoise et sur ses répercussions mondiales. Les statistiques des mois prochains risquent davantage de nous renseigner sur les impacts économiques de cette épidémie.
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