Nvidia abandonne son projet d’achat d’Arm à Softbank
La plus grande fusion-acquisition du domaine des semi-conducteurs n’aura finalement pas lieu. Après 2 ans de discussions entre Nvidia, société américaine spécialisée dans la conception de processeurs graphiques et Softbank holding japonaise de télécommunications, au sujet d’Arm société de conception de puces électroniques détenue par Softbank, la transaction a finalement été annulée.
Nvidia devait racheter la société britannique pour 40 milliards de dollars mais plusieurs obstacles sont apparus sur le chemin de l’acquisition. Quelles sont les raisons de l’abandon de la transaction ? Quel avenir pour Arm, leader mondial de la conception de puces ? Qu’en est-il de la pénurie de semi-conducteurs ?
Obstacle des autorités de concurrence
De nombreux obstacles réglementaires se sont dressés face au projet de l’acquisition. Tout d’abord aux Etats-Unis où l’autorité de concurrence avait entamé en décembre une procédure pour bloquer l’opération. En Europe, les autorités britanniques en coordination avec l’Union Européenne avaient également ouvert une enquête approfondie sur l’éventuelle opération.
L’acquisition d’Arm par Nvidia faisait même l’objet d’une résistance de la Chine, où les autorités avaient menacé de bloquer le deal, même s’il avait été approuvé par les autres régulateurs internationaux. Pour cause, des groupes comme Huawei, Qualcomm ou encore ZTE semblaient opposés au rachat, sachant qu’ils détenaient des licences ARM en Chine.
Non seulement le projet devait être validé par les organismes de lutte pour la concurrene mais également par les autres acteurs du secteur comme ses principaux concurrents qui sont, pour la plupart, clients d’ARM. Cela aurait probablement engendré des avantages concurrentiels même si Nvidia s’était engagée à garantir un accès équitable aux technologies d’Arm à tous ses concurrents.
Arm pourrait être introduit en Bourse
La société japonaise Softbank, a déclaré qu’elle visait une introduction en bourse d’Arm aux États-Unis au cours de l’exercice fiscal se terminant en mars 2023. Arm ne possède pas d’usines et ne produit pas ses propres puces. La société conçoit des composants de semi-conducteurs de base et fournit des licences pour que d’autres entreprises les produisent en échange d’une rémunération basée sur le nombre de pièces fabriquées. Cet arrangement lui rapporte environ 700 millions de dollars de revenus chaque trimestre, ce qui en fait l’une des plus grandes entreprises technologiques du Royaume-Uni.
Cela ne représente encore qu’une fraction du chiffre d’affaires de géants de la technologie comme Nvidia et Intel Corp. Pourtant, peu d’entreprises ont une telle portée dans le secteur technologique : Arm estime que 70 % de la population mondiale utilise ses produits au quotidien et que plus de 200 milliards de puces ont été fabriquées à l’aide de sa technologie. Dans le communiqué officiel, Masayoshi Son, le PDG de Softbank a déclaré que « Arm devient un centre d’innovation non seulement dans la révolution de la téléphonie mobile, mais aussi dans le cloud computing, l’automobile, l’Internet des objets et le métaverse, et est entré dans sa deuxième phase de croissance ».
Les revenus des concepteurs de puces sont en hausse et atteignent presque 800 millions de dollars en 2021. Source Bloomberg
Qu’en est-il de la pénurie de semi-conducteurs ?
La crise des semi-conducteurs que nous traversons actuellement, a mis en lumière les carences de certains pays et la trop grande dépendance des pays vis-à-vis de l’Asie. Selon l’agence de notation Fitch, la pénurie de puces s’atténuera malgré des stocks à un niveau presque record tout au long de la chaîne d’approvisionnement, en raison de l’augmentation de la capacité et du potentiel de la demande par rapport aux niveaux élevés actuels.
La pénurie mondiale de puces a été provoquée par une série de facteurs , notamment les restrictions frontalières en Chine, à Hong Kong et Taiwan. Touchée par la pandémie de Covid-19 qui a entraîné des mises à l’arrêt des usines de fabrication, la production des semi-conducteurs a accumulé énormément de retard. Toutefois, Fitch a indiqué dans une note que les fonderies de puces ont « ajouté agressivement des capacités depuis 2021 », ce qui « contribuera à atténuer les contraintes d’approvisionnement pour les marchés finaux cycliques. »
En particulier, les grands fabricants sont en train de construire des installations de production en dehors de l’Asie et plus particulièrement aux États-Unis où le gouvernement soutient la construction de capacités nationales pour réduire le risque de la chaîne d’approvisionnement. En Europe, un plan d’investissement de 43 milliards d’euros a été présenté et devrait permettre de sécuriser l’approvisionnement en puces électroniques. Ainsi, les analystes envisagent une sortie de la crise vers la fin de 2022.
Point technique
Les cours de Nvidia (NVDA.US) évoluent au sein d’un canal descendant intégré le 18/11/2021, perdant plus de 20% depuis cette date. Pourtant, on remarque d’un point de vue technique, que les cours ont franchi la borne supérieure du canal à 252,12. Si le sentiment actuel prévaut, les cours pourraient se diriger vers la résistance à 272,40. En cas d’échec, un retour au support à 252,12 serait à envisager. Source : xStation5
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