PEA, CTO, assurance vie : quelles différences ?

Les critères pour choisir son mode d’investissement entre le PEA, le CTO et l’assurance-vie.

Comme dit précédemment, il faut tout d’abord prendre en compte un ensemble de critères qui vont déterminer votre choix :

• Est-ce que votre investissement servira pour un projet moyen terme (minimum 5 ans), long terme (minimum 8 ans)
• Est-ce que vous avez besoin qu’il soit liquide et donc disponible à tout moment ?

Ensuite, n’oubliez pas de prendre en compte la fiscalité dans nos investissements. Vous serez imposé sur vos plus-values. Vous pouvez opter pour la Flat Tax (aussi appelé PFU = Prélèvement forfaitaire unique, c’est un forfait mis en place par l’administration fiscale) à 30% sur les plus values ; ou si c’est plus avantageux pour vous, il est possible de choisir l’option pour le barème progressif de l’impôt sur le revenu. Dans les 2 cas, l’imposition sera toujours décomposée en deux : une partie impôt sur le revenu et une partie prélèvements sociaux. Par exemple, pour la flat tax à 30%, ce taux est composé de 12,8% de PFL (prélèvement forfaitaire libératoire : composante de l’impôt sur le revenu) et 17,2% de prélèvements sociaux.

Si vous souhaitez optimiser cette imposition et que vous investissez sur le long terme à travers les marchés financiers, vous vous focaliserez plus sur le PEA et l’Assurance vie qui comprennent des avantages fiscaux intéressants. Pour plus de flexibilité, de choix d’investissements, vous pouvez vous orienter vers le Compte Titre. Il faudra, par contre, prendre en compte l’imposition de ses résultats et trouver des solutions alternatives si vous souhaitez optimiser votre fiscalité, car vous n’aurez pas d’avantage fiscal en investissant via un CTO.

Présentation du CTO : pourquoi choisir le compte titre ordinaire ?

Faisons un premier focus sur l’enveloppe fiscale la plus connue et que vous utilisez peut-être déjà en tant que trader : le Compte Titre !

Le Compte Titre permet d’investir en ayant un choix large d’instruments financiers et de secteurs géographiques : accès au marchés européens, américains et pays émergents. Investir sur un Compte Titres permet donc d’acheter et revendre des actifs en Bourse comme vous le souhaitez.

La contrepartie est qu’il ne bénéficie pas d’avantage fiscal et que vous serez donc imposable sur toutes les fermetures de position, même si celles-ci restent sur le compte courant associé à votre Compte Titre. Il faudra les déclarer à l’administration fiscale lors de la période de déclaration.

Vous pouvez ouvrir un Compte Titres chez les brokers : Degiro, Interactive Brokers, Trading 212, Trade Republic, Revolut, XTB, eToro. Il est également possible d’ouvrir un compte dans des banques traditionnelles. Or les droits de garde seront souvent importants et constitueront des coûts importants dans vos investissements, il sera alors préférable d’opter pour des banques en ligne qui ne comptent pas de droits de garde, telles que Boursorama et Fortuneo. Il n’existe pas de plafond de versement avec un CTO.

Présentation du PEA : pourquoi choisir le Plan d’Épargne Action ?

Le PEA, quant à lui, permet d’investir sur les marché français et européens. Vous serez donc limité à ces secteurs géographiques. Il vous sera par exemple impossible d’investir dans des actions Coca-Cola ou Apple via un plan d’épargne actions.

Mais le PEA est intéressant d’un point de vue fiscal notamment. En effet, il permet une exonération de la partie impôt sur le revenu, il ne reste que la partie prélèvements sociaux à payer sur les plus-values. Cet avantage fiscal arrive au bout de 5 ans de détention du plan. Le capital mis dans le PEA ne pourra alors pas être récupéré avant ces 5 ans. Si vous décidez de faire un retrait avant cette durée, le PEA sera alors automatiquement clôturé.
Par exemple : si vous optez pour la Flat Tax et que vous décidez de retirer de l’argent de votre PEA au bout des 5 ans, vous serez alors imposé sur la partie qui représente les plus-values dans votre retrait à 17,2% au lieu de 30%. La part de l’impôt sur le revenu (12,8%) sera elle exonérée.

On pourra ajouter à cela l’avantage de pouvoir diminuer les frottements fiscaux. En effet, un PEA est une enveloppe capitalisante car, contrairement au Compte Titre, l’argent qui reste sur le PEA ne sera pas imposable, à partir du moment où nous n’avons fait aucun retrait dessus. Pas besoin de déclarer ses gains à partir du moment où l’investissement reste sur le PEA.

Afin de réduire les frais, vous pouvez ouvrir un PEA via une banque en ligne comme Boursorama ou Fortuneo. Attention, car vous n’aurez le droit qu’à un seul PEA par personne. Autre particularité du PEA, le plafond de versement est de 150 000€.

Présentation de l’assurance-vie : un placement souvent mal compris

Enfin pour ce dernier focus, voyons comment nous pouvons exploiter l’assurance-vie au mieux. On entend souvent dire que l’assurance-vie est le placement préféré des français car, en effet, c’est le placement le plus souvent proposé par les conseillers, tant il peut nous servir dans de nombreuses stratégies. Or, très souvent mal exploité par les banques, vous pouvez avoir une mauvaise image de ce produit de placement une fois les résultats observés.

L’assurance-vie est un véhicule d’investissement (tout comme le PEA et le CTO) comprenant plusieurs particularités. Il est composé d’un compartiment € : le fond €, qui est investi essentiellement en obligations, offrant peu de rendements mais permettant de diminuer le risque du portefeuille.

De l’autre côté, le compartiment UC (pour Unités de Compte), est lui investi sur les marchés financiers via, le plus souvent, des OPC (Organismes de Placements collectifs = fond d’investissement, par exemple un ETF est un type d’OPC). On comprend facilement que si votre assurance-vie est composée de 100% de fonds euros, il est normal que votre rendement ne soit pas élevé. À l’inverse, une assurance-vie composée de 100% d’UC fonctionnera de la même manière qu’une enveloppe fiscale investie sur les marchés financiers. À vous de choisir la bonne répartition en fonction de votre profil de risque et de gains.

Ensuite, ce qu’il faudra regarder impérativement sur un contrat d’assurance vie sera :

• • Le style de gestion. Opterez-vous pour la gestion pilotée ou la gestion libre ? Qui gère la répartition et comment ?
  • Les supports d’investissements disponibles sur le contrat. Préférez-vous avoir le choix entre 40 fonds d’investissement ou + de 1200 fonds d’investissement avec des choix d’ETF et de titres vifs ?
  • Les frais. Attention aux droits d’entrée, frais de gestion et frais sur chaque fond.

L’assurance-vie est, enfin, considérée comme un véritable couteau suisse dans la gestion de patrimoine puisque ses avantages permettent de l’intégrer facilement dans n’importe quelle stratégie patrimoniale. Au niveau fiscal, l’avantage sera un abattement de 4600€ sur les plus-values au bout de 8 ans de détention. Ce qui signifie une exonération de toute imposition jusqu’à 4600€ de plus-values par an. À la différence du PEA, vous pouvez faire des retraits avant les 8 ans sans que cela ferme votre placement, l’imposition sera alors la même que pour un Compte Titre (30% si Flat Tax).

Si la part des plus-values qui compose votre retrait dépasse les 4600€ et si vous optez pour la flat tax (normalement de 30%), l’imposition pour la partie impôt sur le revenu sera alors diminuée à 7,5% au lieu de 12,8%, soit une imposition globale de 24,7% (7,5% + 17,2% de prélèvements sociaux qui, eux, ne bougent pas).

De plus, une assurance-vie permet de protéger son entourage en cas de malheur, grâce à sa clause bénéficiaire. Le souscripteur d’une assurance-vie pourra désigner les personnes qu’il souhaite afin qu’ils puissent bénéficier du capital de l’assurance vie en cas de décès. Les bénéficiaires auront le droit à une exonération de droits de succession à hauteur de 152 500€ par bénéficiaire, pour tous les versements faits avant 70 ans.

Pour tous les versements faits après 70 ans, l’abattement sera alors global, à se partager entre les bénéficiaires, de 30 500€. Pour cette dernière solution il est utile d’aller voir un courtier en assurances ou un conseiller en gestion de patrimoine pour vous conseiller au mieux.

En conclusion : PEA, CTO, assurance-vie, quelle enveloppe fiscale choisir ?

Comme vous l’aurez compris, le choix du type de placement dépend de vos besoins et de vos attentes. Il s’agit de définir précisément pourquoi vous souhaitez investir, quels sont vos objectifs à travers cet investissement, comment vous souhaitez vous y prendre et donc est-ce que ça vous convient par rapport à votre environnement personnel. Le projet est-il de vous préparer votre retraite sur plusieurs dizaines d’années ? Ou bien avoir des compléments de revenus disponibles maintenant ? Êtes-vous prêt à « bloquer » votre capital pendant plusieurs années et optimiser vos investissements fiscalement par la même occasion ? Ce sont toutes ces questions qu’il faut se poser.

Bien évidemment, rien ne vous empêche d’opter à la fois pour un PEA, un CTO et une assurance-vie. Ces enveloppes peuvent être complémentaires et jouer chacun un rôle, intervenir à un projet bien défini. Comme vous pouvez faire du trading, et investir sur les marchés financiers de manière plus passive sur le long terme, vous pouvez diversifier vos méthodes d’investissement pour augmenter vos sources de revenus passifs par la même occasion !