Quelles perspectives pour la pénurie des semi-conducteurs ?
La pénurie de semi-conducteurs qui affecte un large éventail de secteurs depuis la crise du Covid et dont les effets sont visibles dans le monde entier semble sans fin et ses répercussions semblent jour après jour s’intensifier. Pourtant, les gouvernements se réveillent pour faire face à cette crise. Le président Emmanuel Macron a promis 6 milliards à la filière des composants électroniques afin de sécuriser l’approvisionnement.
Mais alors que la reprise économique reprend de plus belle et qu’un retour à la vie “normale” peut être observé partout dans le monde, comment peut-on expliquer que cette crise perdure dans le temps ? Quelles sont les causes et les conséquences de cette crise et qu’en est-il de son évolution depuis le début de la crise du Covid ?
Les causes de la pénurie
Tout d’abord, la fabrication des semi-conducteurs est un processus extrêmement fragile dû aux nombreuses étapes réalisées dans des fonderies ou usines de fabrication. Les compétences humaines et techniques nécessaires à la réalisation de ces étapes sont rares et très pointues. La recherche et développement y joue un rôle clé et parfois pour une seule étape dans le processus de fabrication, des années sont nécessaires.
La production de ces composants électroniques est concentrée essentiellement en Asie qui a été durement touchée par la pandémie de Covid-19 qui a entraîné des mises à l’arrêt des usines de fabrication. Un autre problème majeur rencontré est lié à la météo. En effet, le processus de fabrication de ces composants nécessite beaucoup d’eau et la météo dans les régions où se trouvent les fonderies est extrêmement capricieuse et défavorable, avec notamment des épisodes de sécheresse à Taiwan qui a posé problème dans l’acheminement de l’eau.
Enfin, depuis la crise du Covid-19, la demande n’a fait que croître de manière exponentielle. La généralisation du télétravail a entraîné une demande accrue d’articles de bureautique. Pour faire face à la demande croissante de ce type d’articles électroniques, les fabricants de semi-conducteurs ont priorisé la production à destination de ces objets au détriment de la production automobile dont la demande a décliné pendant la crise sanitaire.
Impact majeur sur l’industrie automobile
Au lendemain de la crise, la demande de voitures a explosé et aujourd’hui le secteur automobile manque de ces composants et les retards de livraison sont considérables. La production a baissé de 21% en Europe, de 20% en Amérique du Nord et de 30% en Amérique du Sud. L’Asie, qui représente plus de la moitié de la production mondiale, a mieux résisté avec une chute de 10%. Le 16 septembre, le cabinet américain d’information économique IHS Markit a publié une note selon laquelle, en 2021, 2022 et 2023, la pénurie de semi-conducteurs empêchera les constructeurs automobiles de produire 14,52 millions de voitures supplémentaires par rapport à ses précédentes prévisions. Cette note tient notamment compte de l’impact de la pandémie en Malaisie, qui fournit 13 % de la production mondiale de puces pour l’industrie automobile.
Rôle des crypto-monnaies dans la pénurie
Le retour à la normale dans le secteur des semi-conducteurs ne cesse de s’allonger. Alors qu’il y a peu, on espérait un rétablissement de l’offre autour de la deuxième moitié de l’année prochaine, cette perspective semble s’éloigner. Un autre facteur qui pèse sur l’offre des semi-conducteurs, est l’émergence de nouveaux secteurs demandeurs de ces composants tels que les crypto-monnaies. Le minage de crypto-monnaies consomme énormément d’énergies et nécessite un grand nombre de processeurs et de cartes graphiques. Avec l’engouement récent des crypto-monnaies, la demande des semi-conducteurs s’est emballée.
Point Technique
Les cours d’INTEL (INTC.US) évoluent au sein d’un range depuis le gap du 23/07 et tentent d’en franchir la borne supérieure à 55,44. En cas de succès, le mouvement haussier pourrait s’étendre en direction de la résistance à 56,18. Toutefois, en cas d’échec, un retour à la borne inférieure à 51,91 serait à envisager. Source : xStation5
Les cours de DAIMLER (DAI.DE) ont progressé de plus de 40% depuis le début de l’année. D’un point de vue technique, le RSI a cassé à la baisse la zone de surachat (70) ce qui indique qu’une correction baissière pourrait être en jeu. Néanmoins, si les acheteurs reprennent le contrôle, la résistance à 84,046 constitue la prochaine cible. Source : xStation5
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