Philip Falcone, le trader controversé fan de hockey
Philip Falcone est un trader américain qui a connu un grand succès dans les années 2000. Le domaine des « junk bond », méconnu à l’époque, l’a porté au sommet. Pour autant, il aura eu une carrière faite d’échecs, de chutes, et de scandales.
Philip Falcone est né le 30 novembre 1963 à Chisholm, dans le Minnesota aux États-Unis. C’est une petite ville minière située à 100 milles de la frontière canadienne. Il est le benjamin d’une fratrie de neuf enfants vivant dans une maison de trois chambres. Son père n’était pas très présent et sa mère travaillait dans une usine de chemises locale.
Après avoir terminé ses études secondaires, le jeune homme ambitieux et travailleur obtient une bourse d’études pour la prestigieuse université de Harvard en 1984. Même s’il ne suit pas une formation au trading à proprement parler, il est néanmoins diplômé en économie. Il décroche son premier emploi chez Kidder Peabody dans le domaine des obligations difficiles, avec un salaire de 20 000 dollars par an. Cette première expérience n’est pas très heureuse. Falcone apprend à la dure que le trading n’est pas un conte de fées. Avec un ami d’Harvard, ils rachètent (avec tout leur argent) un fabricant de brosse à cheveux du New Jersey. Mais l’entreprise fait rapidement faillite et Falcone manque de tout perdre.
Trader les obligations à haut risque
Le jeune américain retient la leçon et recommence à zéro. Il travaille par la suite chez First Union et chez Gleacher Natwest où il accumule l’expérience en matière de LBO (rachat d’une entreprise par endettement). Mais le tournant survient lorsqu’il devient chef de la négociation des titres à haut rendement chez Barclays Capital. Il gagne en compétences et en confiance. En 2001 il quitte donc cette société pour fonder à New York le hedge funds Harbinger Capital Partners avec 25 millions de dollars.
Sa spécialité, sur les marchés financiers, est sans surprise d’investir dans des sociétés qui connaissent des difficultés financières ou dans les « junk bond ». Les junk bond sont ce que l’on appelle familièrement des obligations à haut risque. Sa société fait fortune en pariant notamment contre les subprimes. Il n’est d’ailleurs pas le seul. Beaucoup de traders ont su s’enrichir pendant des crises. En 2007, Falcone empoche entre 1,5 et 2 milliards de dollars de commission. À la fin de 2006, il avait 5 milliards de dollars d’actifs sous gestion. À son apogée, le fonds qu’il gérait atteignait une valeur totale de 26 milliards de dollars, produisant des rendements de 114% en 2007.
Au début des années 2010, Philip Falcone est donc à son sommet. Entre 2013 et 2014, il est classé par Forbes comme la 540ème fortune mondiale avec 2,2 milliards de dollars. Mais aussi parmi les 40 gestionnaires de fonds spéculatifs les plus rémunérateurs. C’est à cette époque qu’il acquiert l’une des propriétés les plus chères de New York (dans l’Upper East Side) pour 59 millions de dollars.
Philip Falcone, un trader pas infaillible
Même si tout semble lui sourire, la majorité de la carrière de trader de Philip Falcone a été marquée par des déboires et controverses. Le plus gros scandale intervient alors qu’il est à son apogée. Le 27 juin 2012, la SEC (Securities and Exchange Commission) des États-Unis accuse Falcone et Harbinger Capital Partners de fraude sur les valeurs mobilières. Selon elle, il aurait « utilisé 113,2 millions de dollars d’actifs de fonds pour payer ses impôts » en plus d’avoir secrètement favorisé certains clients.
L’affaire fait grand bruit. Alors qu’il avait réussi à obtenir un accord plutôt clément, il fait face à une levée de boucliers. Falcone finit par en conclure un autre dans lequel il admet avoir enfreint la loi. C’est extrêmement rare. Philip Falcone doit payer un total de 11,5 millions de dollars de son propre argent pour régler les frais. En plus de cela, il a interdiction de travailler dans le secteur des valeurs mobilières pendant cinq ans.
Le patron de Harbinger démissionne finalement de son poste de directeur général (et de président) en 2014 pour se concentrer sur la construction de sa nouvelle entreprise, HC2 Holdings. Il ne retrouvera jamais sa prospérité des années 2000. En quelques années difficiles, sa fortune s’écroule d’une valeur nette de plus de 2 milliards de dollars en 2010, à moins de 700 millions $ en 2016.
Plusieurs fois au cours de sa carrière donc, le natif de Chisholm a subi des chutes vertigineuses. Avant son succès faramineux, il avait déjà connu une sévère désillusion en misant sur LightSquared, une société de communication sans fil. Son idée était d’offrir un accès Internet abordable à l’Amérique rurale (réseau 4G qui a coûté plusieurs milliards). Mais l’entreprise a fait face à une forte résistance. La société a fait faillite et Falcone a perdu une grande partie de sa fortune personnelle.
Philip Falcone le fan de hockey
Evidemment, le trader est aujourd’hui très connu pour ses déboires ou ce scandale de 2010. Mais peu de gens se sont penchés sur ses activités, encore moins sur ses passions. En effet, Philip Falcone est un immense fan et un joueur de hockey exceptionnel. Il a bien sûr joué dans l’équipe de Harvard. Mais il a surtout joué professionnellement en Suède pendant un an avant de subir une blessure à la jambe mettant fin à sa carrière. Cet événement l’a beaucoup marqué. C’est pourquoi pendant sa carrière il est rapidement revenu à cet amour. Il est en effet devenu en 2008 propriétaire minoritaire de la franchise Minnesota Wild hockey de la LNH. Il est évidemment membre du conseil d’administration du club.
Mais l’homme a fait d’autres investissements étonnants et marquants dans sa carrière. Notamment dans l’industrie étonnante du jeux vidéo. En 2010, Falcone a fait en sorte que son hedge funds détienne 9 % de l’éditeur français Ubisoft. Juste avant, en 2009, il possédait également pas moins de 20% du New York Times.
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