Point Boursier : CAC 40, Banques Centrales, Résultats annuels
Au cours de la semaine dernière, des événements majeurs ont marqué à la fois le paysage macroéconomique et les marchés financiers. Des indicateurs clés, comme le rapport préliminaire du PIB américain, ont dépassé les attentes, montrant la complexité des dynamiques économiques actuelles. Les grandes institutions monétaires, telles que la BCE et la Banque du Japon, ont maintenu le statu quo, mais les commentaires de leurs repsonsables ont suscité des spéculations sur l’avenir des politiques monétaires.
Du côté des marchés boursiers, le CAC 40 à Paris a connu une semaine dynamique, porté par des résultats d’entreprises solides, avec des hauts et des bas reflétant la volatilité des marchés mondiaux.
Record Historique pour le CAC 40 : Semaine Boursière Animée par les Performances Contrastées de LVMH et Solutions 30
Vendredi, le CAC 40 a clôturé la semaine en beauté avec une augmentation notable de 2,28%, atteignant un record de clôture à 7 634,14 points. Sur l’ensemble de la semaine, l’indice parisien a enregistré une hausse de 3,56%, marquant ainsi sa meilleure performance depuis novembre. Cette impressionnante progression a été principalement alimentée par les résultats solides de LVMH, qui ont maintenu leur robustesse malgré un environnement économique perturbé.
En 2023, LVMH a connu un succès financier avec des ventes atteignant 86,2 milliards d’euros et un bénéfice net de 15,2 milliards d’euros ! Cette réussite s’explique en grande partie par la constante popularité des produits de Louis Vuitton. La rentabilité de l’entreprise reste solide, avec une marge opérationnelle courante de 26,5%. Au cours du dernier trimestre, les ventes ont approché les 24 milliards d’euros, soutenues par une forte demande pour les produits de luxe.
Cependant, dans ce contexte positif, la société Solutions 30 a connu une baisse de son cours de bourse de -5,75%, atteignant 2,59 euros, malgré une augmentation significative de son chiffre d’affaires.
Pour l’année 2023, le leader européen des solutions pour les Nouvelles Technologies a réalisé un chiffre d’affaires de 1,055 milliard d’euros, en hausse de 16,7%, malgré une légère baisse de 5,1% en France. Au dernier trimestre, le chiffre d’affaires a augmenté de 15,3% par rapport à la même période de 2022. L’amélioration de la rentabilité a été confirmée au cours du second semestre 2023. En prévision de l’exercice 2024, l’entreprise anticipe une croissance continue du chiffre d’affaires, accompagnée d’une amélioration des marges, se rapprochant ainsi de son objectif à long terme d’une marge d’EBITDA à deux chiffres dans chaque pays.
Cette semaine boursière a également été marquée par une série de résultats d’entreprises et de statistiques. Le lundi, la Bourse de Paris a débuté modestement avec une légère hausse de 0,56%, soutenue par Alstom, tandis que le S&P 500 à New York a enregistré un nouveau record pour la deuxième séance consécutive. FDJ a été à l’honneur en grimpant de plus de 6% après l’annonce d’une offre publique d’achat sur Kindred.
Mardi, malgré le rebond de la veille, le CAC 40 a clôturé en baisse de 0,34%, tandis que TF1 a affiché une performance exceptionnelle de 7,66%, principalement grâce à Oddo.
Mercredi, le CAC 40 a affiché une progression de 0,91% au milieu de nombreuses publications nationales et internationales, y compris celles d’ASML.
Jeudi, le CAC 40 a terminé la journée sans tendance marquée. La BCE a maintenu son taux de dépôt à 4%, et les investisseurs ont suivi de près les chiffres de croissance aux États-Unis, confirmant le scénario d’un atterrissage en douceur espéré par la Fed.
Le rapport sur le PIB américain de la semaine précédente a surpassé toutes les attentes, enregistrant une croissance de 3,3%, dépassant la prévision moyenne de 2%. La consommation personnelle a joué un rôle essentiel, avec l’indice des prix augmentant à son rythme le plus lent depuis le pic de la pandémie. Bien que ces données aient soulevé la possibilité d’un assouplissement de la politique monétaire par la Fed en raison du ralentissement de l’inflation malgré l’expansion économique continue, d’autres indicateurs récents ont signalé des signes de faiblesse, notamment la plus forte hausse des inscriptions au chômage depuis juin et la stagnation des commandes de biens durables.
Enfin, côté valeurs, Tesla a dominé la séance à Wall Street avec une chute de 10,4%, due à des résultats trimestriels décevants et des perspectives peu encourageantes.
Les Banques Centrales face à l’équilibre délicat : BCE et BoJ maintiennent le cap
La semaine dernière a été cruciale pour les politiques monétaires mondiales, avec la Banque centrale européenne (BCE) et la Banque du Japon (BoJ) au centre des regards. Ces deux institutions ont maintenu leurs politiques inchangées, mais les nuances de leurs déclarations ont généré des réactions distinctes sur les marchés.
Du côté européen, la BCE, sous la direction de la présidente Christine Lagarde, a suivi le script attendu en maintenant le statu quo. Dans un discours soulignant la prudence, Lagarde a insisté sur le caractère prématuré de toute discussion concernant une éventuelle réduction des taux d’intérêt. Elle a réitéré l’engagement de la BCE à demeurer dépendante des données économiques pour guider ses décisions. Cette prise de position a renforcé l’idée qu’une première baisse des taux pourrait avoir lieu en juin, ce qui a créé un sentiment d’incertitude et d’attente sur les marchés.
D’un autre côté, la BoJ, bien que maintenant sa politique monétaire inchangée, a présenté une facette inattendue. Le gouverneur Kazuo Ueda a adopté une position plus ferme que celle anticipée par les acteurs du marché, évoquant des nuances plus belliqueuses. Toutefois, malgré cette posture, les perspectives de croissance de l’Indice des Prix à la Consommation (IPC) et du Produit Intérieur Brut (PIB) n’ont pas suffi à altérer les prévisions prédominantes. Cependant, un événement a semé le doute : une baisse soudaine de l’inflation à Tokyo en fin de semaine laisse supposer que la BoJ pourrait retarder encore plus la hausse des taux d’intérêt.
Ainsi, la BCE et la BoJ naviguent avec précaution à travers un paysage économique complexe, mettant en évidence l’équilibre délicat auquel sont confrontées les banques centrales dans un contexte mondial en constante évolution. Les répercussions de leurs décisions et déclarations continueront à façonner les anticipations des investisseurs et à influencer les tendances économiques mondiales.
À suivre cette semaine : les résultats de BNP Paribas
La semaine à venir attirera l’attention des investisseurs, notamment aux États-Unis, des événements majeurs tels que les statistiques sur l’emploi non agricole, les données salariales, et le taux de chômage ainsi que le Comité de politique monétaire de la Réserve fédérale qui est prévu mardi et mercredi. En parallèle, les observateurs seront attentifs aux indicateurs tels que les ouvertures d’emplois JOLTS, les PMI manufacturiers et de services ISM, le sentiment des consommateurs du Michigan, ainsi que les commandes d’usine.
La troisième semaine des résultats sera marquée par les publications de grandes entreprises telles que , Alphabet, AMD, Apple, Amazon, ExxonMobil, Mastercard, Merck et Microsoft. En France, BNP Paribas dévoilera ses résultats annuels, confirmant ainsi la solidité de son modèle économique.
À noter également la publication des résultats annuels de Dassault Systèmes. Après avoir suscité une agréable surprise au troisième trimestre, les performances de cette entreprise de logiciels seront scrutées attentivement pour évaluer sa capacité à maintenir sa marge opérationnelle. Les observateurs financiers seront particulièrement attentifs aux indicateurs de rentabilité de Dassault Systèmes, cherchant des signes de continuité dans son succès antérieur et évaluant sa stabilité opérationnelle.
Sur la scène internationale, l’attention se portera sur la décision de politique monétaire de la Banque d’Angleterre et sur les taux de croissance du PIB au quatrième trimestre pour la zone euro, la France, l’Espagne, l’Allemagne, l’Italie.
Enfin, la semaine sera complétée par l’examen des indices PMI manufacturiers de la Chine, de la Suisse et du Canada, ainsi que par la publication des taux de chômage au Japon, en Allemagne et dans la zone euro.