Point Boursier de la semaine : Or, Inflation, Worldline, LVMH, emploi US
Tout au long du mois de novembre, le CAC 40 a enregistré une hausse de 7,53%, affichant sa meilleure performance mensuelle depuis janvier. Depuis son niveau le plus bas atteint le 29 septembre, l’indice parisien a enregistré une hausse de 19,7%. Cette dynamique positive continue d’être alimentée par le net ralentissement de l’inflation des deux côtés de l’Atlantique, renforçant ainsi jour après jour les anticipations de futures baisses de taux de la part des grandes banques centrales.
Que s’est-il passé en novembre sur les marchés ?
Une inflation contrôlée ?
En effet, les données sur l’inflation publiées la semaine dernière ont signalé un net ralentissement dans la hausse des prix. En novembre 2023, le taux d’inflation annuel dans la zone euro a baissé à 2,4%, en recul par rapport aux 2,9% d’octobre. En France, l’augmentation des prix à la consommation est redescendue à 3,4% sur un an en novembre, après avoir atteint 4% en octobre. Aux Etats-Unis, l’inflation s’est également atténuée, atteignant 3% en octobre en taux annuel, en dessous des attentes et comparativement aux 3,4% de septembre.
Depuis la réunion de la Fed en novembre et la récente publication des chiffres montrant un recul de l’inflation aux Etats-Unis, les investisseurs ont acquis la certitude que les banques centrale sont achevé leur cycle de hausse des taux et envisagent même une réduction dans les prochains mois.
La Réserve fédérale américaine a augmenté ses taux à onze reprises au cours des 18 derniers mois, les portant dans une fourchette située entre 5,25 et 5,50%, dans le but de ramener l’inflation à 2%.
De son côté, la Banque centrale européenne (BCE) a hissé son principal taux directeur au niveau historiquement élevé de 4%, après avoir opéré dix hausses consécutives, poursuivant ainsi l’objectif commun d’atteindre une inflation de 2%.
Lors de cette première séance boursière de décembre, les marchés européens ont clôturé la séance de vendredi sur une note positive. L’indice CAC 40 a progressé de 0,48%, s’élevant à 7346,15 points, élargissant ainsi son avancée hebdomadaire à 0,73%.
Indices, actions et matières premières.
En dehors des mouvements des indices, la semaine a été ponctuée par plusieurs événements notables. Les indices PMI du secteur manufacturier ont été rendus publics, mettant en évidence une tendance à la contraction en Europe malgré une légère amélioration, tandis qu’aux Etats-Unis, l’indice s’est maintenu conformément aux prévisions.
En ce qui concerne les entreprises, des mouvements contrastés ont été observés. Worldline s’est distinguée dans l’indice CAC 40, alors que Crédit Agricole envisage de prendre une participation pour compenser les pertes de l’entreprise, impactée par le ralentissement de la consommation en Europe, comme le rapporte Bloomberg.
À l’inverse, LVMH a enregistré un recul après la dégradation de son titre par Morgan Stanley.
Sur le marché des matières premières, la première séance du mois boursier a été marquée par l’envolée des contrats à terme sur l’or, propulsant le métal précieux sur un plus haut historique, tandis que les statistiques concernant l’inflation et l’emploi aux États-Unis suggèrent un ralentissement économique en cours.
L’or atteint son plus haut niveau historique !
Le prix de l’or a grimpé de plus de 1,5% vendredi pour franchir la barre des 2 070 dollars l’once, établissant ainsi un nouveau record et enregistrant une troisième semaine consécutive de hausse.
Cette ascension du métal jaune est alimentée par un regain d’intérêt des acheteurs, ceux-ci anticipant toujours une éventuelle baisse des taux d’intérêt dès le mois de mars. Cette tendance se maintient malgré la politique monétaire restrictive de la banque centrale. Vendredi, Jerome Powell, à la tête de la Réserve fédérale, a émis des réserves quant à l’efficacité de cette politique monétaire pour ramener l’inflation à 2%.
Malgré le risque que représentent les mesures de la Réserve fédérale pour l’or, certains experts estiment qu’un ralentissement économique pourrait conduire la banque à abaisser les taux, plus tôt que prévu.
Dans ce contexte, il est judicieux de surveiller attentivement sur les marchés boursiers les éléments susceptibles d’impacter le cours de l’or, notamment :
- Les politiques monétaires des banques centrales : les décisions concernant les taux d’intérêt et les stratégies de quantitative easing influent généralement sur la valeur de l’or. Des baisses de taux ou des politiques d’assouplissement quantitatif peuvent encourager l’achat d’or en tant que valeur refuge.
- Les tensions géopolitiques : les conflits, les crises internationales et les incertitudes géopolitiques ont souvent un effet haussier sur le prix de l’or, ce dernier étant perçu comme un actif sûr en période d’instabilité.
- L’inflation et la déflation : Historiquement, l’or a été utilisé comme une protection contre l’inflation, conservant sa valeur face à la dépréciation monétaire. De plus, une inflation excessive peut stimuler la demande d’or.
- La volatilité des marchés : une instabilité accrue sur les marchés boursiers peut accroître la demande pour des actifs stables tels que l’or.
- Les fluctuations du dollar : en règle général, l’or est inversement lié au dollar américain. Une baisse du dollar rend souvent l’or plus attractif pour les investisseurs internationaux, et vice versa.
- Les données économiques : les indicateurs économiques tels que l’emploi, la croissance économique ou les ventes au détail peuvent influencer la confiance des investisseurs et, par conséquent, leur intérêt pour l’or.
- La demande et l’offre physique : les variations de l’offre et de la demande physique (comme la production minière, les acquisitions des banques centrales, la demande de bijouterie) ont également un impact sur le prix de l’or.
Enfin, ne manquez aucun rendez-vous important prévu dans l’agenda cette semaine, notamment une variété d’évènement incluant des développements économiques, boursiers et politiques, des données statistiques, des annonces d’entreprises, couvrant les Etats-Unis, l’Europe et d’autres régions mondiales.
A suivre cette semaine sur les marchés boursiers
La semaine prochaine s’annonce modérée en termes de statistiques et de résultats annoncés. En France, la semaine débutera avec la publication des résultats du premier semestre de Wavestone, suivie mardi par ceux annuels de Catana Group, puis mercredi par ceux du premier semestre de Medincell et d’Oeneo, pour se terminer avec ceux du groupe LDLC jeudi.
Dans le domaine économique, aux Etats-Unis, le rapport très attendu sur l’emploi sera mis en avant, accompagné des données sur les ouvertures d’emplois JOLTS et de l’indice PMI des services ISM.
En parallèle, les résultats préliminaires de la confiance des consommateurs de l’Université du Michigan, les commandes d’usines et les données commerciales fourniront des indications sur la situation économique.
Sur le plan international, des annonces concernant la politique monétaire sont attendues au Canada, tandis que les taux d’inflation en Chine et en Suisse seront étroitement surveillés.
De plus, les indices PMI des services pour la Chine, l’Espagne, l’Italie, les statistiques sur la production industrielle et les commandes d’usine en Allemagne, ainsi que l’indice Ivey des directeurs d’achat au Canada, contribueront à éclairer l’activité économique mondiale.
En outre, une attention particulière sera portée aux données sur le commerce extérieur de l’Allemagne, de la Chine et de la France.