Ray Dalio, le « Steve Jobs de l’investissement »
Ray Dalio est l’un des gestionnaires de fonds spéculatifs les plus influents du monde. En plus d’avoir réalisé plusieurs exploits sur les marchés, il est devenu un théoricien du management et un pionnier de l’insertion de la technologie dans les sociétés boursières.
Raymond Thomas Dalio
est né à New York en 1949 dans le quartier de Jackson Heights en plein cœur du Queens. Son père est un jazzman d’origine italienne, sa mère une femme au foyer. Alors que la Bourse prenait de plus en plus de place dans la société, il y démontre une affinité innée.
Son père l’a donc aidé à ouvrir un compte pour trader des actions. Le jeune prodige commença alors à trader à l’âge de 12 ans. Alors qu’il travaille comme caddy dans un club de golf, il achète des actions Northeast Airlines. Pour 300 dollars, il triple son investissement. Mais il ne faut pas y voir un coup de génie, au contraire. C’était simplement la seule société dont il avait entendu parler. Alors qu’elle était sur le point de déposer le bilan, elle a été rachetée. Quand il raconte cette histoire, il reconnaît avoir « eu de la chance ». « J’ai simplement cru que gagner de l’argent en bourse était facile. » Ses études le mèneront ensuite toujours plus vers l’économie et la finance. Il fréquente notamment le CW Post College de l’Université de Long Island avant de décrocher un MBA de la Harvard Business School en 1973.
Le hedge funds n°1
Deux ans après la fin de ses études, en 1975, il décide de créer Bridgewater Associates, son propre fonds spéculatif. Il commence seul son aventure, dans son appartement. La suite est une vraie success story. La société d’investissement gère actuellement 160 milliards de dollars d’actifs et compte plus de 1 400 employés.
En 2013, Bridgewater a été répertorié comme le plus grand hedge funds au monde. Il est aussi arrivé en tête du classement des hedge funds les plus rentables de 2018. Dalio a même été décrit par Forbes comme l’un des gestionnaires de fonds les plus rémunérateurs de 2019. Fort de ses 16 milliards de dollars (de fortune), Ray Dalio est devenu l’un des hommes les plus riches de la planète. En 2012, l’investisseur est apparu sur la liste annuelle Time 100 des cent personnes les plus influentes à l’international. En 2020, Bloomberg l’a classé 79e personne la plus riche du monde. Son surnom le plus répandu est d’ailleurs très évocateur, le « Steve Jobs de l’investissement ».
Un trader qui s’enrichit pendant les crises
Plusieurs exploits en Bourse ont consolidé le succès de Ray Dalio. Deux en particulier. Le premier est survenu en 1987 lors du krach d’octobre. Il gagne 22 % alors que la plupart des gestionnaires en subissent le contrecoup. Cela avait été aussi le cas pour Paul Tudor Jones. Plus fort encore, il récidive en 2008 lors de la crise des subprimes puisque son fonds principal, Pure Alpha, lui rapporte près de 14 %.
Mais les choses n’ont pas toujours été ainsi. En 2020, de novembre à décembre, son autre fonds Pure Alpha II a par exemple perdu 18 %. Mais le pire est arrivé pour lui en 1982. Les banques américaines prêtaient plus d’argent aux pays en voie de développement que ce qu’ils pouvaient rembourser. Dalio pensait que les Etats-Unis connaîtraient une crise et une chute générale du marché des actions. En août 1982, le Mexique et d’autres pays furent effectivement en défaut de paiement. Mais plutôt que de chuter, le marché des actions s’envola. Complètement pris à revers par les marchés, il perdit son argent comme celui de ses clients et licencia de nombreux employés. Il dut repartir à zéro. Humble et lucide, l’homme a eu cette célèbre phrase : « Celui qui lit l’avenir dans une boule de cristal, se retrouvera à manger des bouts de verre ».
Le concept de Ray Dalio : la méritocratie d’idées
De cette lourde claque, le trader américain a su en tirer des leçons. Il a en effet décidé de complètement revoir ses stratégies managériales. Son but était de recruter les personnes les plus brillantes possible et qu’elles puissent le contredire sans aucun frein. Il a théorisé et systématisé cela comme la « méritocratie d’idées » dans son livre Principles publié en 2017. Il désirait un environnement dans lequel seules les meilleures idées gagnent, même si ce ne sont pas les siennes.
Le principe de « transparence radicale » était la règle d’or, et l’est toujours aujourd’hui. Les employés rendent publiques chacune de leurs actions et peuvent même directement critiquer leurs supérieurs hiérarchiques. Selon Ray Dalio, ce nouveau système organisationnel a été à l’origine du succès de Bridgewater.
Cependant, un tel environnement de travail nécessite une force de caractère bien à part et n’est pas facile à vivre. En effet, comme l’a reconnu Ray Dalio, un certain nombre d’employés (30 %) ne passent même pas un an dans l’entreprise.
Transformer ses salariés en machines
Le natif du Queens ne s’arrête pas là. Après les hommes, la technologie. Ray Dalio a pour but de repenser Bridgewater. Pour cela, il est prêt à utiliser les algorithmes à leur plein potentiel. Il développe ainsi une technologie qui doit pouvoir orienter les décisions d’investissement, mais aussi d’embauche, de licenciement etc. Même les appels téléphoniques pourraient être triés en fonction de leur pertinence et intérêt potentiel. En puisant dans le travail de David Ferucci (ancien d’IBM et spécialiste de l’intelligence artificielle), il espère que la technologie et l’automatisation pourront s’appliquer à toutes les strates de ses sociétés.
Selon Dalio, « les émotions nuisent au fonctionnement optimal de la machine humaine ». Le ton est donné. Ce projet d’envergure est cependant loin d’être arrivé à maturation. Même si un grand nombre de données sur les employés – et leurs comportements – ont déjà été récoltés.
Ray Dalio : le philanthrope
De telles ambitions n’ont étonnement pas éloigné le patron de Bridgewater de toute compassion ou générosité. Avec sa fondation éponyme, il a dirigé des millions de dons à la Fondation David Lynch qui soutient la recherche sur la méditation transcendantale. La Fondation Dalio a également donné au National Philanthropic Trust ou à des projets d’éradication de la polio. Elle a aussi donné à l’hôpital NewYork-Presbyterian, là où Ray siège au conseil d’administration depuis 2020.
Mais ce n’est pas tout, il a également lancé l’initiative OceanX en 2018 et convaincu Bloomberg Philanthropies d’engager 185 millions de dollars pour protéger les océans. En avril 2011 enfin, Ray Dalio et son épouse ont décidé, comme Bill Gates et Warren Buffett, de donner plus de la moitié de leur fortune à des œuvres caritatives au cours de leur vie.
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