Ethereum : fonctionnement, enjeux et perspectives d’avenir
Les dernières semaines ont été marquées par une belle reprise du marché des cryptomonnaies, mais aussi une attention toute particulière sur le petit bijou de Vitalik Buterin, que vous connaissez sous le nom d’Ethereum. Effectivement, la crypto n°2 du marché était encore une fois au cœur de l’actualité avec une double mise à jour : Shangaï et Capella.
L’occasion pour ALTI TRADING de faire le point, en revenant sur ses fondamentaux d’Ethereum, ainsi que les enjeux de ces différentes mises à jour.
Ethereum, un n°2 logique
La première chose à bien comprendre, c’est que Bitcoin et Ethereum sont très différents. Voici une liste non-exhaustive de leurs similitudes.
- Ils valident et sécurisent des transactions.
- Ils ont chacun un jeton natif (btc ou eth).
- Tous deux utilisent leur propre blockchain.
- Ils favorisent la suppression d’intermédiaires.
- Et enfin, leur protocole est supporté par des milliers d’ordinateurs dans le monde.
S’ils ont des points communs indéniables, ils n’ont en revanche pas du tout les mêmes ambitions. Bitcoin propose une monnaie numérique alternative, permettant un système de paiement sans intermédiaire et peut aussi se transformer en réserve de valeur. Ethereum de son côté veut proposer une architecture sur laquelle construire des applications décentralisées, aussi appelées dApps.
- Apple fait son maximum pour proposer une infrastructure intéressante et des outils aux développeurs pour qu’ils ajoutent des applications sur l’Apple Store.
- Ethereum fait tout son possible pour proposer une infrastructure intéressante et des outils aux développeurs pour qu’ils ajoutent des dApps et leurs jetons associés.
Ethereum tend la main aux esprits créatifs, aux entrepreneurs, aux développeurs. Vous avez une idée ? Vous voulez amener votre pierre à l’univers du Web 3 ? Ou bien vous voulez développer un projet innovant intégrant une cryptomonnaie ? Ethereum est sans aucun doute un incontournable, et je vais vous expliquer pourquoi.
La révolution apportée par Ethereum
Bitcoin a posé des briques fondamentales exceptionnelles. Si aucune crypto ne peut actuellement rivaliser sur son secteur de prédilection (monnaie numérique incensurable), l’économie ne se résume pas à ce simple cas d’usage et beaucoup l’ont bien compris. Ethereum la porte à l’ensemble des pans de l’économie numérique. Deux innovations techniques majeures ont été apporté par Ethereum : les contrats intelligents et la machine virtuelle.
Les contrats intelligents
Imaginez un contrat papier que vous signez, il contient des informations sur les parties prenantes, des conditions, des clauses d’exécution et pas mal de signatures. Le contrat intelligent est l’équivalent d’un de ces contrats. Retranscrit en code informatique et intégré au cœur d’une blockchain. Cela permet d’automatiser les actions, se passer de certains intermédiaires et de préserver le contrat grâce à la sécurité apportée par la blockchain. Pour coder ces contrats intelligents sur Ethereum, un langage de programmation spécial a été développé, appelé « Solidity ».
Voici quelques exemples d’utilisation connues de contrats intelligents.
- Financement : une startup veut se financer. Elle créé sa cryptomonnaie sur Ethereum, en alloue une partie pour la levée de fonds et écrit un contrat intelligent qui va automatiser le processus de levée de fonds. Ainsi le contrat va réceptionner les éthers des participants et leur renvoyer la cryptomonnaie cible en échange.
- Echange : même procédé mais dans le cadre d’une application qui permet d’échanger une cryptomonnaie contre une autre. Un contrat est rédigé pour réaliser ce « swap » d’une crypto à une autre.
- Mint : une startup veut proposer une collection de NFT à sa communauté. Elle va écrire le contrat pour le processus de création des NFTs (Non Fungible Token). Le membre de la communauté va verser une somme définie, le contrat réceptionne les fonds et génère le NFT associé.
La machine virtuelle
Pour simplifier, la force des contrats intelligents ne réside pas tant dans le fait d’écrire du code, mais plutôt de l’intégrer au sein d’une blockchain. Son exécution est possible uniquement grâce à la machine virtuelle qu’Ethereum a mis en place par la même occasion. Il est important de noter qu’il est aussi possible d’intégrer des contrats intelligents sur Bitcoin mais c’est beaucoup plus limité que sur Ethereum, bridant naturellement les possibilités d’utilisation.
La machine virtuelle, aussi appelée EVM (Ethereum Virtual Machine), permet quant à elle l’exécution du code inscrit dans les contrats intelligents. L’un ne va pas sans l’autre.
Principale force d’Ethereum : son écosystème
Ethereum a clairement révolutionné le marché à son arrivée. Grâce à son innovation technique matérialisée par les contrats intelligents et sa machine virtuelle. Depuis le lancement d’Ethereum en 2014, de nombreux autres projets ont développé des blockchains, des contrats intelligents, et des machines virtuelles très performantes. Meilleur nombre de transactions par seconde, rapidité de génération des blocs, consensus optimisé : la concurrence est farouche.
La principale force d’Ethereum n’est plus tant dans son architecture technique difficile à optimiser que dans son écosystème. Et la force de son réseau qui s’est développé au fil des années, apportant au passage une meilleure sécurité.
J’aime utiliser un parallèle très parlant que l’on peut faire avec l’industrie des jeux-vidéo. Vous aurez beau faire une belle console, sexy et performante, si elle n’a pas beaucoup de jeux tournant dessus, le grand public en choisira une autre. Autrement dit : plus vous aurez de jeux disponible sur une console, plus elle séduira les joueurs et orientera leur choix en sa faveur. C’est un peu le cas avec Ethereum et ses concurrents. Indépendamment de la technique, Ethereum est l’écosystème le plus fourni en applications décentralisées et aimante la valeur globale du marché des altcoins.
Peut-être avez-vous entendu parler d’ICO ? De finance décentralisée ? ou encore de NFT ? Toutes ces nouvelles tendances sont issues à la base d’Ethereum, puis se sont déclinées sur les différents environnements disponibles. Si Bitcoin révolutionne la monnaie et les moyens de paiement, Ethereum bouleverse des dizaines de secteurs de notre économie (gaming, logistique, finance, art…).
Malgré une infrastructure complexe, Ethereum arrive à maintenir son avance sur ses concurrents, et vu le succès des dernières mises à jour, ce n’est pas prêt de changer.
La dernière mise à jour : Shapella
Ethereum a fait couler beaucoup d’encre ces dernières semaines avec la mise à jour Shapella. Qui est en fait la combinaison de deux mises à jour : Shangaï et Capella.
Pour vous expliquer les enjeux, il faut repartir en décembre 2020. Période à laquelle des investisseurs avaient mis leurs éthers en staking. Cela représente environ 15% de l’ensemble des éthers, ce qui est considérable. Tous ces ETH (et les récompenses associées) étaient donc verrouillés à un endroit bien précis, chez des validateurs, pour participer à la sécurisation du réseau informatique.
La mise à jour Shapella permettait à ces investisseurs de réaliser des retraits. Soit de l’enjeu initial (les éthers en staking), soit des récompenses qui ont été accumulées depuis.
- Première bonne nouvelle : Shangaï s’est très bien déroulée !
- Deuxième bonne nouvelle : Très peu de monde a initié des retraits. Ce qui renforce le sentiment de confiance dans le protocole et montre la fidélité des investisseurs.
- Troisième bonne nouvelle : le cours de l’ETH a fait +6% les heures suivant le déploiement de Shangaï.
Conclusion : quel est l’avenir d’Ethereum ?
Il est difficile de dire avec certitude ce qu’il adviendra d’Ethereum et de son formidable écosystème. Avec plusieurs mises à jour réussies avec brio ces derniers mois, on peut légitimement penser qu’une partie de la barrière technique est maintenant passée.
Son succès futur dépendra de sa capacité à s’adapter, à maintenir un écosystème florissant. Ainsi que des performances suffisamment élevées pour que cela suffise à éclipser les principaux concurrents. Autre élément à prendre en compte : l’équilibre entre liberté individuelle et réglementation à venir de la part des différents Etats.