Qu’est-ce que l’investissement socialement responsable ?
L’investissement vous intéresse, mais vous souhaitez que cela s’inscrive dans une démarche éthique et de développement durable ? Alors l’investissement socialement responsable est fait pour vous. Cette démarche consiste à déterminer dans quelles sociétés investir en prenant en compte des critères de nature sociale et environnementale, en plus des notions financières.
Mais alors, comment investir de manière responsable ? À quoi faut-il faire attention ? On vous explique tout.
Bonne lecture !
Qu’est-ce que l’investissement socialement responsable ?
Tout d’abord, donnons une définition au terme d’investissement socialement responsable (ISR). Cette notion consiste à intégrer des critères extra-financiers : tels que l’environnement, les questions sociales et éthiques. La gouvernance dans les décisions de placement et la gestion de portefeuilles sont également prises en compte. Vous l’aurez compris, les placements ISR cherchent à concilier la performance financière et le développement durable.
Il faut attendre 1971 pour voir apparaître le premier fonds d’investissement socialement responsable. Il s’agit de deux pasteurs de l’Église méthodiste, Luther Tyson et Jack Corbett, qui lancent le Pax World Fund. Dans le but d’investir dans des entreprises qui ne sont pas liées à l’armement.
Les différentes stratégies d’investissement socialement responsable
Les « Best In Class »
L’approche Best in Class consiste à favoriser les sociétés les mieux notées selon les critères ESG (environnementaux, sociaux et de gouvernance). Un secteur ne doit pas être privilégié ou exclu par rapport à un autre cependant.
Ce type d’approche est souvent combiné avec une stratégie par exclusion. L’investisseur choisit d’abord les secteurs ainsi que les valeurs dans lesquelles il ne souhaite pas investir. Ensuite, il sélectionne les meilleures entreprises faisant partie de la présélection.
Un point important à soulever est que les fournisseurs de notes ESG sont très nombreux sur le marché, chacun utilisant des critères d’évaluation qui leur sont propres. Ainsi, une entreprise peut être notée positivement par un fournisseur, mais en parallèle être notée négativement chez un autre.
À titre d’exemple, Refinitiv, groupe américano-britannique et filiale du London Stock Exchange Group, propose un classement dont la méthode est présentée sur leur site.
En suivant cette méthode, Zonebourse a classé les entreprises du CAC40 sur leurs critères ESG. En tête de classement, on peut retrouver STMICROELECTRONICS avec un score de 93%. Non loin derrière se placent entre autres Michelin, Danone ou encore L’Oréal avec des notes respectives de 85%, 83% et 81%. À l’inverse, on retrouve en bas de classement Carrefour (50%), TotalEnergies (49%) mais également Airbus (43%).
Les exclusions sectorielles ou normatives
L’approche par exclusion consiste à examiner l’ensemble des investissements possibles (comme l’intégralité des actions européennes par exemple), et d’en exclure certaines sociétés. Il peut s’agir d’exclusions sectorielles ou bien d’exclusions normatives.
La première catégorie est la plus courante. Dans une approche d’exclusion sectorielle, il s’agit d’écarter les entreprises basant la majorité de leurs revenus sur des secteurs peu vertueux (alcool, tabac, jeux d’argent, armes, etc.). Quant aux exclusions normatives, elles se font au cas par cas. Il peut s’agir d’entreprises controversées, qui ne respectent pas les conventions internationales, ou encore qui ont été condamnées pour non-respect des lois.
Si vous souhaitez en savoir plus sur ce type d’approche, nous développons davantage le sujet dans notre formation DIVIDENDES PRO.
L’approche thématique, une autre vision de l’ISR
L’approche thématique, ou sectorielle, consiste à investir dans un seul secteur précis, tel que l’eau ou les énergies renouvelables. Cependant, même si l’idée est compréhensible, elle entraîne sur le plan financier une concentration sectorielle qui augmente les risques. De plus se focaliser sur une entreprise juste parce qu’elle fait partie d’un secteur en particulier, sans regarder ses comportements vis-à-vis des critères ESG représente une faille.
Pour ces raisons, cette approche ne doit représenter qu’une partie seulement de l’investissement.
L’engagement actionnarial
Enfin, l’engagement actionnarial diffère des précédents. L’objectif étant d’investir dans le but d’influencer le comportement des entreprises grâce à l’exercice des droits de vote. Cette approche d’origine anglo-saxonne se développe de plus en plus en France. L’intérêt ici est de pousser, lors des assemblées générales, l’entreprise à modifier ses pratiques. Principalement sur les sujets environnementaux ou sociaux afin d’améliorer leur démarche RSE.
Par exemple, il peut être demandé à une entreprise de ne pas s’implanter dans un pays où le droit du travail est inexistant. Ou encore de renforcer les mesures de lutte contre les émissions de CO2.
Les avantages qu’apportent les investissements socialement responsables
Un large éventail de fonds ISR
Investir dans des fonds ISR devient de plus en plus courant en France. Le marché est en effet en expansion. En 2020, plus de 797 fonds ont été identifiés comme durables. Ainsi, pour les épargnants qui souhaitent sauter le pas et investir dans les causes qui leur tiennent à cœur, il existe une grande variété de fonds parmi lesquels choisir.
De bonnes performances en perspective
L’expérience a montré que l’ISR résiste bien dans un contexte de crise financière et économique. Cette méthode offre alors une bonne sécurité d’investissement. Votre épargne ira naturellement vers des entreprises qui se distinguent par une meilleure prise en compte des enjeux environnementaux, sociaux et de gouvernance. Les investisseurs les appellent les « critères ESG » et les prennent très au sérieux.
Il a d’ailleurs été noté que les entreprises avec des notations ESG élevées réalisent les meilleures performances à long terme. En fait, ce sont les entreprises les mieux placées pour relever les défis du monde à venir.
Un acte concret et valorisant
En choisissant des fonds labellisés ISR, les épargnants souhaitent investir sur des supports qui ont du sens pour eux et qui font réellement la différence. Par opposition aux produits traditionnels qui focalisent le marketing avant tout sur la performance financière.
Une vision sur le long terme
Les fonds ISR sont proposés par des institutions financières telles que les banques, les assureurs et mutuelles, les conseillers en investissement financiers, ou encore par des sociétés de gestion. Ces fonds sont logés sur un compte-titre, un PEA ou dans une assurance-vie sous la forme d’unités de compte. Il est également possible d’investir dans l’ISR via votre épargne salariale.
Il est à noter que les achats et les ventes de fonds ISR fonctionnent de la même manière que pour les placements classiques. Si vous débutez dans l’investissement, découvrez dans ce guide les placements les plus rentables.
Les bonnes pratiques avant de se lancer dans l’investissement socialement responsable
Comme pour tout investissement, cela doit correspondre à vos objectifs. Tant au niveau des risques que vous êtes prêt à prendre, qu’à votre horizon de placement (un minimum d’au moins 5 ans est recommandé, idéalement 10 ans lorsqu’il s’agit d’actions).
De même, investir comporte des risques : des pertes peuvent être à prévoir et les performances ne sont pas toujours garanties. C’est pour cela que nous vous conseillons de diversifier vos placements.
Il ne suffit pas d’investir dans une entreprise pour que le tour soit joué. Avant de vous lancer, assurez-vous de bien comprendre le fonctionnement du fonds ISR et vérifiez que l’entreprise rentre bien en adéquation avec vos valeurs.
Il est important de vous renseigner sur la prise en compte des enjeux environnementaux, sociaux et des gouvernance des sociétés en consultant leur déclaration de performance extra-financière qu’elles mettent à disposition.
Enfin, prenez connaissance des frais qui peuvent s’appliquer. Ils sont indiqués dans la brochure tarifaire de votre banque ou courtier en ligne.