Zoom sur George Soros, l’homme qui a fait sauter la banque d’Angleterre
George Soros fait partie des personnes les plus riches du monde. Il est aussi un des meilleurs traders du monde. Investisseur redoutable et considéré comme impitoyable, il n’a de cesse de démontrer le contraire. Depuis plusieurs années, celui qui a fait sauter la banque d’Angleterre s’est lancé dans des activités philanthropiques. Admiré par certains, critiqué par d’autres, George Soros déchaîne les passions. Récit d’un homme qui n’a pas fini de faire parler de lui !
George Soros, le trader qui voulait devenir philosophe ou écrivain
George Soros est né en Hongrie en 1930 dans une famille juive. Fils de l’écrivain Tivadar Soros, il a 13 ans lorsque l’Allemagne nazie envahit la Hongrie. Son quotidien d’adolescent est alors bouleversé par cette période sombre de l’histoire. S’il a survécu au régime nazi, c’est grâce à son père qui obtint de faux papiers chrétiens pour sa famille. C’est aussi durant cette période que son père lui a appris l’art de la survie. Ce fut selon les propres dires de George Soros « l’expérience formatrice de sa vie ».
En 1947, c’est une autre menace qui plane sur la Hongrie. Le communisme y consolide son pouvoir et George Soros décide alors de fuir ce régime politique. Il émigre au Royaume-Uni, plus exactement à Londres. Il y entreprend des études d’économie à la London School of Economics. En 1951, il obtient un Bachelor of science et un doctorat en philosophie trois ans plus tard, en 1954. La même année, il démarre sa carrière dans une petite entreprise de courtage de la City Londonienne. En parallèle, il fait des petits boulots bien loin des marchés financiers. Il sera maître nageur, porteur de bagages, et même vendeur de souvenirs. Autant dire que George Soros ne roulait pas sur l’or à ce moment-là.
Puis en 1956, il décida de s’envoler vers les États-Unis. Son objectif était de gagner assez d’argent à Wall Street pour devenir écrivain et philosophe. Sauf que les choses se sont passées autrement. Là-bas, il est devenu un petit génie des marchés financiers, gagnant des milliards en bourse. Spéculation, société de gestion, fonds offshore et paradis fiscaux font dès lors partie de son quotidien. Celui qui voulait devenir philosophe ou écrivain comme son père est finalement devenu l’un des meilleurs traders du monde !
La spéculation comme stratégie d’investissement
Après ses nombreux succès à Wall Street, George Soros décide de fonder son propre fonds d’investissement, le Soros Fund Management. Il y investit l’argent de grands comptes comme la Banque Rothschild et Heldring & Pierson. Mais il y investit aussi son propre argent. La spécialité de son fonds est la spéculation. George Soros spécule d’avoir sur le marché des actions obligataires. Puis sur les devises à partir de 1973, puisque le taux de change fixe disparaît. Dans les années 80, Soros paria sur l’explosion de la bulle financière sur les actions japonaises. Il avait vu juste, mais trop tôt pour gagner de l’argent sur ses placements.
Au début des années 90, son flair ne lui fera pas défaut. Le Royaume-Uni est en pleine récession et entre dans le système monétaire européen de change fixe. George Soros paria sur l’effondrement de la monnaie britannique. Le 16 septembre 1992, il vendit 10 milliards de livres, pariant sur la baisse de la monnaie britannique. Par cette opération, il provoqua une telle pression sur la livre que la Banque d’Angleterre fut incapable de soutenir sa propre monnaie. Elle décida donc d’abandonner le système de change fixe et de sortir du Système Monétaire Européen. Grâce à son action, George Soros gagna un milliard de livres en une seule journée et cumula 1,8 milliards de dollars au total sur cette opération. C’est à ce moment qu’il décrocha deux surnoms : « La sangsue américaine » et « l’homme qui fit sauter la banque d’Angleterre ».
Ce qui ne l’empêcha pas de se tromper et de perdre beaucoup d’argent lorsqu’il spécula contre le Deutsche Mark. Le trading étant inévitablement fait de pertes et de gains.
Un philanthrope qui dédie sa fortune personnelle pour les droits de l’homme et la démocratie
Cela fait des années que George Soros est devenu l’un des plus grands philanthropes du monde. Il a créé l’Open Society Foundations (OSF) avec le désir profond d’influencer l’histoire. Cette fondation est destinée à promouvoir les droits de l’homme et la démocratie. Vaste programme ! Le milliardaire dédie sa fortune personnelle à ses idées. Il aurait consacré plus de 2 milliards de dollars à ses fondations qui sont aujourd’hui présentes dans plus de 30 pays.
Durant l’apartheid en Afrique du Sud, Soros aida financièrement les étudiants noirs de l’université du Cap. Par ailleurs, lors de la chute de l’Union Soviétique, il propose 500 dollars à chaque scientifique pour ne pas qu’ils vendent leurs savoirs. Le risque majeur à l’époque étant la diffusion de technologies nucléaires.
Aujourd’hui, les investissements de l’Open Society Foundations sont principalement destinés aux pays en voie de développement. Mais aussi ceux qui sont en cours de reconstruction sociale, comme ceux d’Afrique, d’Asie, d’Amérique du Sud et de l’ancienne Union Soviétique. Faits qui pourraient vous surprendre, la fondation de Soros a financé une étude sur le contrôle au faciès en France en 2009. George Soros finance également à hauteur de 100 millions de dollars l’ONG « Human Rights Watch » sur dix ans. Il s’est également beaucoup impliqué dans les affaires politiques. Il a milité en faveur des migrants, des communautés LGBT, de la légalisation de la marijuana en Californie, ou du droit à mourir dans la dignité.
Autres faits surprenants, George Soros a attaqué publiquement les géants du web Google et Facebook. Selon lui, ils sont une menace pour la société et la démocratie. Il craint que ces sociétés ne parviennent à « un contrôle totalitaire de l’internet, tel que même Aldous Huxley ou George Orwell n’auraient rien pu imaginer de pareil ».
Pour conclure
Ce que l’on peut dire, c’est que George Soros ne laisse personne indifférent. Que ce soit ses adorateurs ou ses détracteurs, il suscite des réactions et des émotions toujours vives. Toujours très actif à presque 90 ans, il n’est visiblement pas prêt de prendre sa retraite. L’homme qui a fait sauter la banque d’Angleterre n’a pas fini de surprendre !
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